Intervention de Éric Besson

Mission commune d'information sur la désindustrialisation des territoires — Réunion du 15 décembre 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Eric Besson ministre auprès de la ministre de l'économie des finances et de l'industrie chargé de l'industrie de l'énergie et de l'économie numérique

Éric Besson, ministre :

Je tiens à animer personnellement ce comité, qui a été mis en place par mon prédécesseur. Je suis très attaché à cette filière : l'avenir de nos principaux avionneurs s'y joue.

M. Teston a évoqué le problème de la localisation de la valeur ajoutée et la place de la France dans cette chaîne de valeur. La concentration des moyens sur certains secteurs ne doit pas nous empêcher de réfléchir à l'évolution de la localisation. Le Parlement a voté, contre mon avis, la taxe sur la publicité sur Internet. Dont acte. Je comprends le diagnostic qui a conduit votre rapporteur général, M. Marini, à estimer que tant de richesses ne peuvent échapper à toute imposition. À titre personnel, je crains que cette taxe ne pénalise les entreprises françaises et n'encourage les délocalisations. Il faut toutefois réfléchir au moyen de ramener la valeur en France et d'en taxer une partie : je ferai des suggestions au Parlement sur ce sujet.

Monsieur Pointereau, il faut en effet desserrer la contrainte bancaire. C'est le rôle du Médiateur du crédit. L'action de M. Ricol, et aujourd'hui de M. Rameix, est appréciée, même si l'on peut toujours faire mieux.

Face à la concurrence des pays émergents comme la Chine, la réponse ne peut être qu'européenne. À titre personnel, je trouve la Commission européenne bien orthodoxe : on s'impose un mythe de concurrence pure et parfaite dont les autres se dispensent ! Sur Draka, je me suis entretenu avec le commissaire Tajani. D'autres pays s'arrogent un droit de regard sur les investissements étrangers. Il ne s'agit pas de faire du protectionnisme déguisé, mais d'instaurer une vraie réciprocité, or l'Union européenne nous met en position de faiblesse.

D'accord pour prolonger l'action de mon prédécesseur sur le « fabriqué en France », à condition de ne pas suggérer qu'il s'agit de protectionnisme. Beaucoup de nos entreprises sont elles-mêmes de grands groupes internationaux. Quand le Président de la République se rend à l'étranger, accompagné de chefs d'entreprise, il plaide pour un partenariat industriel ; attention à ne pas tenir de discours contradictoires !

Monsieur Huré, nombre des dossiers de votre département sont suivis par le ministère. Nous avons créé un dispositif pour tenter de conserver les savoir-faire. Le FSI est intervenu dans la vallée de l'Arve pour éviter que les entreprises de décolletage ne soient reprises par les Chinois. Le FSI se veut un fonds souverain à la française ; le ministère essaie de peser pour qu'il investisse dans des entreprises en difficulté, mais il faut conserver un équilibre avec des investissements rentables. Nous allons travailler avec M. Gilet pour adapter la doctrine du Fonds.

Merci de m'avoir auditionné. Il était très intéressant pour moi d'entendre les préoccupations des sénateurs.

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