Intervention de Jacques Berthou

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 15 avril 2010 : 1ère réunion
Situation en afghanistan — Audition du général stanley a. mcchrystal fias

Photo de Jacques BerthouJacques Berthou :

À M. Jacques Berthou il a indiqué que les relations entre les taliban et Al Qaïda avaient changé. À l'origine, les taliban ont permis à Al Qaïda d'exister car ils possédaient à la fois les moyens financiers et la compétence. De plus, il existe des liens personnels entre le mollah Omar et Oussama Ben Laden. Ces liens se sont distendus à partir de 2001 et, aujourd'hui, les taliban ne considèrent plus Al Qaïda comme très utile puisqu'il ne fournit plus de ressources financières et qu'ils n'ont plus besoin de formation. Il est évident que, au fur et à mesure où on se rapprochera de la paix, Al Qaïda constituera plus un problème qu'une solution pour les taliban. Toutefois, le mollah Omar ne partage pas ce point de vue.

Répondant à M. Jean-Pierre Chevènement, le général MacChrystal a indiqué que le général Kayani, chef d'état-major de l'armée de terre pakistanaise, était persuadé de l'importance de la paix régionale pour le Pakistan. L'éradication des sanctuaires taliban au Pakistan affaiblirait beaucoup l'action de ceux-ci en Afghanistan. Toutefois, pour être un véritable partenaire, il faut lever les préventions et les interrogations de l'armée pakistanaise sur la détermination de la coalition occidentale à rester assez longtemps en Afghanistan pour que soit mis en place un gouvernement national fort. La crainte existe, au Pakistan, qu'il soit doublement perdant en luttant contre les taliban sur son sol national alors que n'est pas écarté le retour au pouvoir des taliban en Afghanistan. L'Occident doit convaincre le général Kayani qu'il est un partenaire stratégique pour le Pakistan.

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