En réponse, M. Bernard Kouchner a apporté les éléments suivants :
- Mme Tzipi Livni, ministre israélienne des affaires étrangères, sera reçue par lui le 4 juillet prochain à Paris, et par le Président de la République. Cette réunion permettra d'évoquer les gestes suivants pour aider Mahmoud Abbas : libération d'une partie des 10.000 prisonniers palestiniens, déblocage des 600 millions de dollars dus par Israël à l'Autorité palestinienne, nécessité de mettre un terme à une colonisation qui croît au rythme de 5 % par an, et levée d'une partie très significative des 500 barrages existant en Cisjordanie. La France prendra également l'initiative de demander au Quartet une relance du processus de paix ;
- l'actuel gouvernement israélien, même récemment renforcé par l'arrivée d'Ehud Barak au ministère de la défense, ne semble pas disposer d'une assise politique suffisante pour consentir les concessions importantes requises par la situation, alors même qu'ils est en présence d'interlocuteurs comme Mahmoud Abbas qui souhaitent la paix. Toutefois, celle-ci suppose en contrepartie la reconnaissance de l'existence d'Israël et la prise en compte de son besoin légitime de sécurité ;
- les liens entre le Hamas et le Fatah devront être sans doute renoués, dès que possible, mais, dans l'immédiat, le processus de paix ne pourra être relancé qu'avec les autorités légitimes, c'est-à-dire le président de l'Autorité palestinienne, son gouvernement et l'OLP ;
- les frontières de 1967 font l'objet d'un accord de la communauté internationale sur la base des résolutions 242 et 338 du conseil de sécurité. La barrière de séparation érigée par Israël répond à un besoin de sécurité mais son tracé a été rejeté par la communauté internationale car il empiète très largement sur la Cisjordanie. Il convient d'agir aussi sur l'arrêt de la colonisation et la présence d'environ 450.000 colons en Cisjordanie et à Jérusalem-est ;