a tout d'abord précisé que 42 % des titulaires de la carte de journaliste étaient des femmes et que celles-ci représentaient environ 60 % des effectifs des écoles de journalisme. Elle a cependant indiqué qu'on pouvait observer, dans cette profession comme dans d'autres, une certaine égalité entre femmes et hommes à la base de la « pyramide », les inégalités s'accroissant à mesure que l'on montait dans la hiérarchie, et elle a évoqué le phénomène du « plafond de verre ».
Dressant un vaste panorama de la place des femmes dans le secteur des médias, elle a constaté que celles-ci occupaient très peu de postes de responsabilité au sommet de la hiérarchie, que ce soit à la télévision, à la radio ou dans la presse écrite, à quelques rares exceptions près, et que leur place était également limitée aux échelons intermédiaires.
Estimant que les inégalités entre les sexes étaient, de ce point de vue, sans doute plus accentuées dans les médias que dans l'ensemble de l'économie, Mme Michèle Cotta a toutefois signalé un accroissement récent de la proportion de femmes dans le journalisme politique, ainsi que dans le journalisme sportif, ce dernier secteur bénéficiant, depuis quelques années, d'un nouvel engouement et étant désormais considéré comme un « secteur d'avenir ». Elle a également noté la part importante des femmes parmi les journalistes qui suivent les questions internationales, en précisant qu'au sein des rédactions, les journalistes les plus disponibles pour partir du jour au lendemain à l'étranger étaient, le plus souvent, des femmes célibataires. D'une manière générale, elle a fait observer que les femmes journalistes se mariaient souvent assez tard, puis étaient contraintes de mettre un frein à leur activité professionnelle pour s'occuper de leurs enfants, ce qui compromettait leur accession ultérieure à des postes de responsabilité.
Par ailleurs, elle a constaté qu'à la télévision, de nombreuses femmes apparaissaient à l'antenne, sans pour autant exercer des fonctions d'encadrement.
Examinant les conséquences de la situation des femmes dans les professions des médias sur la place qui leur est faite dans l'information diffusée par ceux-ci, elle a notamment cité des études menées dans le cadre de l'Unesco, qui font apparaître des différences dans le traitement de l'information selon qu'elle concerne des hommes ou des femmes, les hommes étant beaucoup plus fréquemment cités et une préférence étant donnée aux sujets dits « masculins ». Cependant, s'agissant de l'image de la femme dans les médias, elle a noté des progrès sensibles, qui se traduisent par une certaine diminution des représentations choquantes.
Evoquant ensuite les mesures envisageables pour améliorer la place des femmes dans le secteur des médias, Mme Michèle Cotta a souligné, à la lumière de sa propre expérience, l'effet d'entraînement que suscite la nomination d'une femme à un poste de responsabilité.
Réservée à l'égard de l'institution de quotas qu'elle a jugés difficiles à imposer, elle a néanmoins suggéré d'instaurer des mécanismes de médiation permettant aux femmes de contester, au cas par cas, les processus de nomination discriminatoires à leur égard. Cependant, elle a noté une réticence à exercer des fonctions d'encadrement de la part de certaines femmes.