A ces interrogations, M. Pierre Louette, président-directeur général de l'AFP, a apporté les éléments de réponse suivants :
- au début des années 1990, le budget de l'AFP reposait, à hauteur de 51 %, sur les abonnements de l'État ; cette part s'élève désormais, aujourd'hui, à 41 %. Cette évolution traduit une diminution de la part relative de l'État dans le financement de l'Agence, liée en grande partie au développement significatif de la part de ses recettes commerciales hors abonnements de l'État, notamment grâce à la consolidation de ses positions à l'international, l'AFP étant la première agence de presse dans les pays arabes et en Afrique, voire également dans certaines régions d'Asie. Il a, toutefois, reconnu qu'elle était probablement aussi le fruit d'une certaine volonté de débudgétisation de la part de l'État : à ce titre, il a fait remarquer que, si l'AFP s'est engagée, dans le dernier contrat d'objectifs et de moyens, à faire progresser ses recettes commerciales de 4,7 % par an en moyenne, les abonnements de l'État n'augmenteront, eux, qu'au rythme de l'inflation, soit environ 1,8 % par an ;
- les plans de réduction des effectifs ont répondu à la nécessité d'une plus grande maîtrise des charges de personnel de l'Agence mais également d'une meilleure répartition des compétences. Dans cette logique, l'AFP a doublé le nombre de ses programmes de formation afin de mieux gérer les problématiques de fin de carrière et de rééquilibrer ses capacités de reportage par rapport au poids des structures de traitement de l'information. L'AFP s'est récemment engagée dans un plan de renouvellement des compétences de son personnel, consistant en 40 départs mais aussi 20 nouvelles entrées, son souci n'étant non pas la simple réduction des effectifs mais l'optimisation de ses compétences ;
- l'AFP et la presse quotidienne régionale entretiennent des liens historiques, ce qu'illustrent les travaux préparatoires de la loi de 1957 et le statut provisoire de 1944 qui rappelaient déjà le rôle fondamental de l'Agence dans la fourniture d'informations à la presse quotidienne régionale, en vertu du principe de syndication de moyens. C'est dans cet esprit que la presse quotidienne régionale dispose de six représentants (dont un issu de la presse quotidienne départementale) au conseil d'administration de l'AFP, alors qu'elle ne représente que 17 millions d'euros de son chiffre d'affaires (soit entre 10 et 12 %). La surreprésentation de la presse quotidienne régionale au conseil d'administration de l'Agence sera réexaminée dans le cadre de la réflexion sur son évolution statutaire.