Intervention de Luc Chatel

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 15 juin 2011 : 2ème réunion
Audition de M. Luc Chatel ministre de l'éducation nationale de la jeunesse et de la vie associative et de Mme Jeannette Bougrab secrétaire d'état chargée de la jeunesse et de la vie associative

Luc Chatel, ministre :

Mme Bougrab et moi-même avons rencontré les premiers jeunes achevant un service civique de six mois, et nous avons été frappés par la diversité de leurs missions, de leurs origines sociales et de leurs qualifications. Il faut valoriser l'expérience du service civique dans la recherche d'emploi. J'ai donc demandé à l'Agence du service civique de travailler à un mécanisme d'outplacement : il s'agirait d'offrir une rapide formation à la recherche d'emploi au cours du service civique. Nous avons aussi conclu des partenariats avec des grands groupes.

Parmi les 1 640 organismes agréés pour recevoir des volontaires du service civique, 84 % sont des associations, ce qui n'est pas un mal en soi, mais l'encadrement est souvent faible dans les petites associations. Or l'expérience du service civique doit être valorisante : avant de faire du chiffre, nous voulons promouvoir la qualité. Je souhaite donc que les collectivités territoriales apportent leur concours.

Sur le programme « Envie d'agir », je reconnais volontiers un flottement lors de la préparation du budget pour 2011. Grâce au travail des parlementaires, le Gouvernement a finalement décidé de reconduire ce programme, doté comme en 2010 de 3,2 millions d'euros. Il correspond à notre démarche : soutenir les initiatives des jeunes plutôt que de financer l'inactivité.

Quant au RSA jeunes, après six mois, 9 000 foyers en bénéficient, dont 78 % sont en activité. C'est moins que nous n'avions d'abord pensé, mais le RSA n'est pas un traitement social du chômage, une mesure d'assistanat. Notre objectif est d'aider les jeunes à trouver un emploi : c'est dans cet esprit que nous avons ouvert sous conditions le RSA aux moins de 25 ans.

Il n'est pas dans notre esprit de créer un statut du bénévole, avec les conséquences budgétaires que cela pourrait avoir, mais plutôt de soutenir l'engagement des bénévoles en améliorant notamment leur formation : être membre d'une association requiert parfois des compétences pointues.

Monsieur Martin, vous avez raison de dire que l'alternance, dans son principe, fait l'unanimité. Il y a aujourd'hui 600 000 jeunes en alternance - 330 000 contrats d'apprentissage avant le baccalauréat, 100 000 dans l'enseignement supérieur et 170 000 contrats d'alternance dans la voie professionnelle -, et nous voulons porter ce nombre à 800 000. Nous nous heurtons cependant à des obstacles, et d'abord à la difficulté de trouver un stage. Je présenterai demain à Planète PME un dispositif destiné à aider les jeunes, et surtout ceux de la voie professionnelle, souvent issus de milieux modestes et sans réseaux sociaux, à trouver plus facilement une entreprise d'accueil : c'est le rôle de la collectivité publique. Il est également ardu de trouver un tuteur : sur ce point, il faut travailler avec les organisations professionnelles, les chambres de commerce, les centres de formation d'apprentis et les fédérations professionnelles.

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