mais je crois pouvoir faire bénéficier l'institution de la diversité d'un parcours qui m'a beaucoup appris. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, section Service public, j'ai choisi le métier de journaliste. Après mon service militaire en coopération au Liban comme journaliste à la radio et télévision libanaise, je suis devenu correspondant de l'ORTF à Beyrouth. Dans cette région, j'ai appris la richesse que représente la diversité, mais aussi les périls du communautarisme. J'ai couvert les deux premières années du conflit au Liban. En tant que présentateur du journal télévisé sur TF1, alors chaîne publique, puis sur France 3, j'ai appris à me départir quotidiennement de mes opinions personnelles pour présenter une information recevable par tous les téléspectateurs, quelles que soient leurs opinions. Chacun a sa subjectivité ; je me suis efforcé d'être impartial.
En 1983, j'ai été élu maire de Toulouse, où j'ai exercé trois mandats. Vous le savez, les élus locaux sont les premiers médiateurs : ils humanisent les relations entre l'administration et les citoyens, qu'ils veillent à rencontrer et à écouter. À la mairie de Toulouse, j'ai appris la gestion. Après dix-huit ans, ne me représentant pas, j'ai rendu les clés d'une ville gérée avec rigueur, dont la dette était nulle.
J'ai été élu à l'Assemblée nationale quatre fois, au Parlement européen trois fois. J'y ai appris à contribuer à l'élaboration des lois, au contrôle de l'action gouvernementale. Député européen, j'ai pris conscience de la convergence des normes européennes, notamment dans le domaine des droits et libertés publiques, entre l'Ombudsman des pays nordiques et le Défenseur en Espagne et au Portugal.
Entre 2001 et 2007, j'ai présidé le Conseil supérieur de l'audiovisuel. J'y ai fait l'expérience de la collégialité. J'ai veillé au pluralisme, lors des élections de 2002, du référendum de 2005 et pour la préparation des élections de 2007. J'ai été en relation avec l'ensemble des responsables politiques : chacun peut témoigner de mon impartialité et de mon indépendance. Indépendance aussi vis-à-vis des puissances économiques : au CSA, j'ai mis en oeuvre la loi audiovisuelle, qui apportait aux Français la TNT, avec sa vingtaine de chaînes gratuites. Vous imaginez que les grands groupes privés ne voyaient guère d'un bon oeil l'arrivée de ces concurrents. J'ai tenu bon, car la mise en oeuvre de la loi était dans l'intérêt général des citoyens, à commencer par les plus modestes.
Au CSA, j'ai eu à connaître des questions de protection de l'enfance. J'ai mis en place les avertissements au bas de l'écran, vu créer Gulli, première chaîne gratuite destinée aux enfants sur la TNT, permis l'accès gratuit aux chaînes parlementaires. J'ai essayé - avec un succès mitigé - de mieux encadrer la diffusion des films pornographiques et très violents, en collaboration avec Mme Brisset, Défenseure des enfants.
Enfin, depuis quatre ans, je préside l'Institut du monde arabe, instrument de lutte contre les discriminations et les préjugés à travers le dialogue interculturel.