Intervention de Jean-Claude Hanus

Commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire — Réunion du 14 octobre 2009 : 1ère réunion
Situation de l'industrie automobile — Audition de M. Jean-Claude Hanus secrétaire général du groupe psa peugeot citroën

Jean-Claude Hanus, secrétaire général du groupe PSA :

a tout d'abord évoqué la situation actuelle et les projets du groupe PSA Peugeot Citroën.

Il a rappelé que la situation du marché automobile au premier semestre de 2009 restait délicate, avec une chute du marché européen de plus de 14 %, une baisse du chiffre d'affaires de PSA de plus de 21 % et un résultat opérationnel courant négatif de 826 millions d'euros. Il a cependant relevé plusieurs éléments positifs : le bon état de la trésorerie du groupe, le maintien de la part de marché de PSA en Europe et dans le monde et, enfin, le maintien du niveau d'investissement en recherche-développement du groupe à hauteur de 3,5 milliards d'euros.

Il a souligné que, si le marché des véhicules particuliers était, en France, en légère augmentation pour l'ensemble des neuf derniers mois par rapport à l'année dernière, il n'en était pas de même pour les véhicules utilitaires et pour les véhicules industriels, dont les marchés accusent une baisse de respectivement 22 % et 36 %.

a indiqué que, face à cette situation, le groupe PSA continuait à préparer l'avenir et avait lancé plusieurs projets portant sur des véhicules à faible émission de dioxyde de carbone. En réponse à des besoins variés correspondant à des usages différents, le groupe souhaite développer un éventail de solutions :

- l'amélioration des performances du moteur thermique classique, notamment par le biais de la technologie du stop and start ;

- le développement des véhicules électriques à usage urbain : le groupe coopère avec Mitsubishi afin de commercialiser des véhicules électriques dès la fin de l'année 2010. Sur la question des véhicules électriques, M. Jean-Claude Hanus s'est étonné des récents propos du ministre chargé de l'industrie, qui a regretté que le constructeur français prévoit d'utiliser des batteries produites par un constructeur étranger, car il n'existe en effet pas à ce jour de batteries françaises ;

- le développement des véhicules hybrides : le groupe PSA souhaite commercialiser dès 2011 des véhicules hybrides diesel. A plus long terme, l'objectif est de mettre sur le marché un véhicule hybride rechargeable : une flotte de démonstration de cent véhicules pourrait être disponible en 2012.

Outre ces projets portant sur les véhicules à faible émission de dioxyde de carbone, M. Jean-Claude Hanus a relevé que le groupe préparait l'avenir et prévoyait d'intégrer 7 300 jeunes d'ici à l'été 2012, dont 2 000 en alternance et 2 100 en contrat de professionnalisation.

a ensuite évoqué le bonus-malus et la « prime à la casse ». Il a jugé que cette dernière avait eu un impact positif dans tous les pays où elle avait été mise en oeuvre. Il a estimé nécessaire qu'elle s'éteigne par paliers, solution que le Gouvernement semble aujourd'hui privilégier. Des discussions se poursuivent aujourd'hui sur un meilleur lissage entre la fin de décembre 2009 et le début de l'année 2010.

S'agissant du bonus-malus, il a souligné que le système, qui avait été conçu comme équilibré, ne l'a pas été en pratique en raison des reports d'achats vers les petits véhicules. Il a regretté que les règles fixées pour les industriels changent en cours d'application du dispositif : les seuils du bonus-malus devaient initialement être abaissés en 2012, et non dès 2011, comme cela a été récemment annoncé par le Gouvernement.

a enfin évoqué le sort de la filière automobile. Il a relevé que le ralentissement de l'activité des constructeurs avait eu un impact sur l'ensemble des équipementiers et des sous-traitants. En réponse à ces difficultés, le groupe PSA est intervenu par différents biais : ainsi, 1,2 milliard d'euros ont été mis dans le circuit par la réduction des délais de paiement et le groupe est intervenu en soutien à son équipementier, Faurecia, en investissant 350 millions d'euros. Aujourd'hui, la situation de la filière paraît moins difficile.

Il a relevé que, outre la chute des commandes des grands constructeurs, les équipementiers et les sous-traitants avaient été notamment mis en difficulté par la méfiance des banques et par leurs difficultés de trésorerie, antérieures à la crise. Il a estimé que, à l'avenir, des plans de charge avec une véritable visibilité devaient être mis en place pour les fournisseurs du groupe, ces derniers devant par ailleurs être soutenus afin de pouvoir mettre en oeuvre de bonnes pratiques.

Estimant que le groupe PSA avait pris ses responsabilités face à la crise, il a souligné que toutes les difficultés n'étaient pas pour autant réglées, telles que la question des réglementations, de l'internationalisation de la filière ou encore des surcapacités de production.

En conclusion, M. Jean-Claude Hanus a indiqué que le président du groupe PSA, M. Philippe Varin, avait fixé quatre objectifs au groupe :

- devenir un acteur plus international, PSA restant aujourd'hui trop européen ;

- garder une longueur d'avance en matière de réduction d'émission de dioxyde de carbone ;

- être une référence en matière d'efficacité opérationnelle ;

- s'inscrire dans le cadre d'un développement responsable, au sens environnemental mais également de la gestion d'entreprise, notamment en matière de stress et de sécurité au travail.

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