a indiqué que la commission avait souhaité entendre M. Henri Proglio en tant que candidat pressenti pour être nommé à la présidence d'EDF.
Il a rappelé que l'article 13 de la Constitution, en vertu duquel le Parlement donne son avis sur les nominations les plus importantes décidées par le Président de la République n'est pas en vigueur, la loi organique le mettant en application n'ayant pas encore été adoptée. Il n'y aura donc pas de vote à l'issue de l'audition.
Dans un propos liminaire, M. Henri Proglio a tout d'abord déclaré être conscient que la nomination du président d'EDF constitue un enjeu national car l'entreprise participe à l'aménagement du territoire, accompagne chaque Français au quotidien, contribue au rayonnement international du pays et joue un rôle central dans son indépendance énergétique et son adaptation aux exigences du développement durable. Il a ensuite présenté son parcours au sein de la Compagnie générale des eaux, devenue Veolia Environnement, qui l'a conduit à la direction du groupe, et a rappelé ses liens avec EDF, dont il est administrateur depuis 2004 et président du comité de stratégie.
Soulignant qu'il souhaite conserver une fonction non exécutive au sein de Veolia environnement, il a fait valoir qu'il n'acceptait la présidence d'EDF ni par ambition, ni par intérêt financier.
Puis il a décrit les grandes lignes du projet industriel pour EDF, à savoir conforter le rang mondial de l'entreprise en garantissant la pérennité de la logique de service public et d'aménagement du territoire qui la caractérise et en confortant sa capacité à rayonner au niveau international. Ce projet suppose de relever cinq défis majeurs :
- remobiliser les équipes et les renforcer, notamment par le recrutement d'ingénieurs spécialisés dans le nucléaire et en veillant à la qualité du dialogue social ;
- rénover l'expertise technique et industrielle du groupe, ce qui passe d'abord par le maintien de la compétitivité du parc nucléaire, puis par la recherche d'une position de précurseur en matière d'énergies renouvelables et la reconstitution d'une véritable filière industrielle ;
- renforcer les capacités concurrentielles sur le marché tant national qu'international ;
- maîtriser l'endettement ;
- replacer les missions de service public au coeur de la mission de l'entreprise, en particulier en améliorant la visibilité des tarifs ou encore les délais de raccordement.
Il est également nécessaire de s'adapter à un environnement économique en plein bouleversement, du fait, notamment, de la raréfaction croissante des ressources naturelles, de la densification urbaine et de l'émergence de nouveaux concurrents.