Lui répondant, M. Henri Proglio a fait part des observations suivantes :
- s'agissant des risques de conflits d'intérêts, en trente-sept ans de carrière à Veolia et cinq ans au conseil d'administration d'EDF, il n'a pas eu connaissance de sujets susceptibles d'en créer ; le seul risque pourrait résider dans des opérations relatives à la valorisation des actions de Dalkia et au renforcement de la position d'EDF dans le capital de Veolia, en sachant toutefois que les deux groupes respectent des obligations de transparence répondant aux normes internationales les plus élevées, ce qui rend très improbables les risques d'opérations litigieuses ;
- concernant ses conditions de rémunération, son intérêt financier personnel n'est pas de prendre la direction d'EDF ;
- les relations avec GDF-Suez s'inscrivent dans des règles de concurrence de droit commun ;
- faire le choix, pour EDF, de rester le grand opérateur historique français ne permet pas à l'entreprise de répondre aux exigences d'une politique énergétique nationale ambitieuse ; son internationalisation est la condition pour rester un grand acteur technologique et industriel généraliste dans le domaine de l'énergie ; à cet égard, EDF a perdu une partie de ses capacités industrielles sur plusieurs segments du marché de l'énergie et il convient donc d'élargir son offre ; il faut également qu'EDF redevienne capable non seulement de concevoir et de vendre ces produits, mais aussi d'en assurer la construction ;
- le modèle français, selon lequel l'électricité est à 95 % nucléaire ou hydraulique et à 98 % centralisée, ne sera plus pertinent demain ; il convient de développer un outil cohérent et intégré d'optimisation énergétique ; les synergies entre EDF et Veolia sont, à cet égard, très importantes ;
- concernant la dette d'EDF, la vraie question est de savoir si cette dette est compatible avec les moyens de l'entreprise, sachant que les investissements ainsi financés génèrent des recettes ;
- il n'y a pas de raison qu'EDF perde des parts de marché lors du renouvellement des concessions hydroélectriques ;
- à propos du marché britannique, on peut s'interroger sur l'efficacité d'un système régulé pur dans lequel les entreprises sont propriétaires des infrastructures ;
- concernant les relations avec Gazprom, il convient de souligner que la France et la Russie sont les deux pays potentiellement exportateurs d'énergie en Europe.