Intervention de Didier Boulaud

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 10 février 2009 : 2ème réunion
Audition du général david petraeus commandant le central command des forces armées des etats-unis

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

évoquant les propos du Président Obama, s'est interrogé sur la possibilité de mettre en oeuvre le plan de retrait des troupes américaines d'Irak en seize mois. Il a regretté que les alliés ne soient pas associés à l'évaluation globale de la situation en Afghanistan actuellement conduite par les Américains et dont les conclusions ne devraient être présentées qu'au prochain sommet de l'OTAN. Soulignant que le programme nucléaire iranien restait une préoccupation majeure, il s'est interrogé sur la réalité de la dangerosité militaire de l'Iran.

Le général David Petraeus a indiqué que la revue stratégique actuellement en cours avait pour but de vérifier la validité des objectifs. L'Afghanistan ne doit pas devenir un sanctuaire extrémiste. Il faut pour cela des progrès dans toute une série de domaines : le soutien à la sécurité, la lutte contre la corruption, le développement de la responsabilité politique et le renforcement de l'état de droit. Cette revue stratégique a été réalisée par différents acteurs et elle devrait être remise fin mars, dans la perspective du sommet de l'OTAN qui sera codirigé par la France et l'Allemagne. Dans l'immédiat, il faut davantage d'effectifs sur le terrain. Une requête dans ce sens a été formulée auprès de l'OTAN et la France doit être impliquée dans cette démarche. Si l'on souhaite assurer le bon déroulement des élections du 20 août prochain en Afghanistan, ces effectifs doivent être déployés avant cette date, ce qui suppose de prendre les décisions aujourd'hui. Le Gouvernement américain devrait d'ailleurs faire prochainement des annonces en ce sens.

En Irak, le nombre de brigades déployées est passé de 20 à 14, un nombre qui devrait encore diminuer avec le transfert de responsabilités aux Irakiens.

A propos de l'Iran, le vice-président Biden a affirmé la volonté de dialogue des Etats-Unis en déclarant que l'Amérique tendait la main à ceux qui ne tendaient pas le poing. Les négociations sont conditionnées à la cessation du programme nucléaire et du soutien aux groupes extrémistes. La candidature de M. Mohammed Khatami à l'élection présidentielle constitue un élément intéressant.

Certes, le Gouvernement américain est, certes, préoccupé par le développement des capacités balistiques iraniennes, confirmées par la récente mise en orbite d'un satellite. L'aide apportée par l'Iran au Hezbollah libanais, comme à certains des insurgés en Irak, est également source d'inquiétudes, car elle se traduit par la livraison à ces mouvements de roquettes dont la portée ne cesse de croître. Par ailleurs, les difficultés engendrées par le durcissement du conflit israélo-palestinien risque d'affaiblir les Gouvernements modérés de la région, dont l'Egypte ; c'est pourquoi la désignation par le Président Obama du sénateur Mitchell comme son envoyé spécial au Moyen-Orient constitue une initiative à la hauteur des enjeux.

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