a estimé que la stabilisation observée en Irak découlait d'accords passés entre les forces américaines et les milices sunnites et chiites ; il s'est interrogé sur la possibilité de transposer ce modèle en Afghanistan, projet que semblent indiquer les négociations entreprises entre le président Karzaï et les taliban « modérés », sous l'égide de l'Arabie saoudite.
Renvoyant au discours qu'il avait prononcé à Madrid récemment, le général David Petraeus a apporté les précisions suivantes :
- la réconciliation opérée en Irak entre les différentes factions s'est fondée sur la recherche de l'adhésion de toutes les parties intéressées, en isolant les quelques éléments qui y étaient radicalement hostiles afin de les éliminer. Ainsi les sunnites irakiens ont-ils reçu une certaine légitimité de la fonction de sécurisation des populations qui leur a été confiée dans des régions ou des quartiers dans lesquels il n'y avait pas de pouvoir légal. Quant aux chiites, leur principale milice, l'armée du Mahdi, animée par Moqtada Al Sadr, a perdu toute base politique lorsque, rompant le cessez-le-feu conclu en 2007, ils ont assassiné deux personnalités politiques sunnites, puis se sont livrés à des violences dans la ville sainte de Kerbala. Repliée dans sa base de Sadr City à Bagdad, cette milice a été vivement combattue par les forces américaines, qui ont pu localiser leurs mortiers grâce aux moyens de surveillance, comme les drones et les hélicoptères. Pas moins de 77 foyers de tir ont ainsi été détruits, contraignant les dirigeants à l'exil et dispersant leurs membres. Cette victoire a permis au Gouvernement irakien d'amorcer un processus de réconciliation en position de force, mais il ne faut pas se dissimuler que la situation en Irak reste fragile, et susceptible de retournement imprévu ;
- les négociations entreprises en Afghanistan devront, en toute hypothèse, écarter le mollah Omar, avec lequel il ne semble pas y avoir de point d'entente possible.