A propos des achats de vaccins H5N1, M. Didier Houssin a rappelé, à titre liminaire, qu'on s'était trouvé face, en 2005, à la propagation d'un virus aviaire, à l'origine d'une épizootie qui s'était intensifiée durant l'été de cette année-là. La question était alors de déterminer une stratégie vaccinale au cas où elle évoluerait vers une pandémie, c'est-à-dire avec une transmission interhumaine du virus. Le ministère de la santé a donc lancé un appel d'offres, avec deux objectifs. D'abord acquérir des vaccins prépandémiques en vue de protéger certaines populations, tels les producteurs de la filière avicole - un élevage de l'Ain a été atteint par le virus en décembre 2005 -, les professionnels chargés de l'abattage des oiseaux, ou les voyageurs qui se rendaient dans des pays fortement contaminés. Ensuite, établir des contrats « dormants » de réservation auprès d'industriels, des « advance purchase agreements » (APA), pour une éventuelle production de vaccins pandémiques au cas où le virus se propagerait.
C'est pourquoi l'appel d'offres qui a été lancé prévoyait l'achat d'un stock de vaccins pré-pandémiques contre le virus H5N1, qui n'étaient pas encore disponibles. Trois industriels ont répondu à cet appel d'offres, Solvay, Chiron - racheté ensuite par Novartis - et Sanofi, mais pas GlaxoSmithKline (GSK).