Intervention de Eric Gross

Commission des affaires culturelles, familiales et sociales — Réunion du 16 janvier 2008 : 1ère réunion
Education artistique et culturelle — Audition de M. Eric Gross inspecteur général de l'éducation nationale

Eric Gross :

a précisé que son rapport, faisant suite, notamment, aux travaux de l'Inspection générale de l'éducation nationale sur la mise en oeuvre de l'éducation artistique et culturelle à l'école primaire, constituait une contribution au plan d'action plus global que le Gouvernement envisage de mettre en place, et qui devrait prochainement donner lieu à une communication des deux ministres concernés.

Il a rappelé que la question de l'éducation artistique et culturelle avait été centrale au cours de la campagne présidentielle, et qu'il avait été envisagé de fusionner les deux ministères en charge de la culture et de l'éducation afin d'assurer plus efficacement cette mission. Si ce rapprochement n'a pas eu lieu, il appartient toutefois à ces deux ministères de renouveler et de coordonner leurs actions en faveur de l'éducation artistique et culturelle, afin que tous les élèves y aient accès. Cette exigence a été réaffirmée dans les lettres de mission adressées aux ministres et dans leurs décrets d'attribution.

a observé que la plupart de ses propositions concrètes pouvaient être mises en oeuvre à cadre budgétaire constant. Il a souligné, à cet égard, que les crédits consacrés à l'éducation artistique et culturelle émanaient des administrations centrales et déconcentrées, mais aussi des grands établissements publics culturels. La contribution de ces derniers, en cours d'évaluation par le ministère de la culture, serait de plus de 100 millions d'euros, et devrait s'inscrire dans une dynamique de croissance, avec l'inscription de cette mission dans les contrats de performance de ces établissements.

Il a indiqué, ensuite, que la généralisation de l'éducation artistique et culturelle se heurtait à la grande diversité des actions conduites et aux inégalités territoriales constatées dans ce domaine. En effet, l'éducation artistique ne se limite pas aux enseignements et activités mis en place au sein des établissements scolaires : les institutions culturelles remplissent également une mission de transmission.

a souligné, en outre, les attentes exprimées en matière d'histoire de l'art ou des arts. Il a estimé que cette dimension méritait d'être mieux prise en compte dans les disciplines existantes et qu'elle pourrait également être abordée dans le cadre d'un enseignement spécifique. Il a suggéré que des historiens en art soient associés à la réécriture, en cours, des programmes de collège, afin de renforcer les contenus culturels, notamment dans l'enseignement des humanités.

Soulignant, enfin, le foisonnement et la richesse des initiatives de terrain ainsi que les progrès accomplis ces dernières années, à moyens constants, il a considéré que la réussite de ces actions était subordonnée à l'existence d'un partenariat fort entre les rectorats et les directions régionales à l'action culturelle (DRAC) d'une part, et entre l'administration d'Etat et les collectivités territoriales d'autre part, dans la mesure où ces dernières sont gestionnaires des équipements scolaires et culturels. Il a estimé que l'objectif du Gouvernement visant à généraliser l'éducation artistique et culturelle, afin de dépasser les inégalités entre les territoires, tout en lui insufflant une dimension nouvelle, ne pourrait être atteint sans l'aide des collectivités territoriales.

Un large débat a suivi l'intervention de l'orateur.

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