Intervention de Henri Revol

Réunion du 3 octobre 2006 à 16h15
Adhésion de la bulgarie et de la roumanie à l'union européenne — Adoption d'un projet de loi

Photo de Henri RevolHenri Revol :

Monsieur le président, madame la ministre déléguée, mes chers collègues, je veux vous dire d'abord ma satisfaction d'intervenir à cet instant sur ce projet de loi tant attendu par nos amis roumains et bulgares. En ma qualité de président du groupe interparlementaire d'amitié France-Roumanie, j'évoquerai surtout la Roumanie.

Le dispositif de compte à rebours installé place de l'Université à Bucarest indique qu'il reste quatre-vingt-dix jours pour que la Roumanie et la Bulgarie rejoignent l'Union européenne. « Enfin ! », doivent dire nos amis roumains et bulgares, qui espèrent tant de ce retour justifié dans la famille européenne au 1er janvier 2007, scellant ainsi l'unification du continent européen, qui retrouve sa géographie politique.

Il faut bien comprendre ce que signifie, pour ces deux pays amis, l'attente longue et impatiente de cette intégration ou plutôt de cette réintégration dans la famille européenne.

Cette double adhésion est le résultat d'une longue procédure, commencée en 1993, lors du sommet de Copenhague, et qui connaît aujourd'hui son ultime étape permettant enfin à l'Europe de se réconcilier avec son histoire.

Ce résultat aura représenté pour les autorités des deux pays un travail colossal accompli sans désemparer, des efforts considérables consentis dans un temps limité, pour répondre au mieux aux trente et un chapitres qui faisaient l'objet des négociations, y compris sur des sujets d'une extrême sensibilité, qu'il s'agisse de la réforme judiciaire, de la lutte contre la corruption et la criminalité, du sort des minorités et du combat contre les discriminations, de la sécurité sanitaire ou du régime fiscal.

Force est de reconnaître que tout cela n'a été rendu possible que grâce à l'engagement politique déterminé des autorités roumaines et bulgares, mais aussi grâce à la forte volonté populaire qui s'est manifestée en faveur de cette adhésion. Je veux également souligner à cet instant le soutien constant et ferme apporté par la France à la candidature de ces deux pays.

Aboutissement d'un combat de cinquante ans pour mettre un terme à la coupure du continent européen intervenue à la fin de la Seconde Guerre mondiale, refermer la blessure et réunifier l'Europe autour d'un projet fédérateur commun, ce cinquième cycle d'élargissement depuis 1957, juste et nécessaire, permettra à l'Union européenne à vingt-sept de compter plus de 480 millions d'habitants, soit près d'un demi-milliard d'âmes, et de devenir la première puissance économique mondiale.

Incontestablement, la place de la Roumanie et de la Bulgarie est naturellement parmi nous, en Europe, comme le démontrent la géographie et des racines culturelles partagées. Cette dimension européenne est confirmée par une identité européenne forte : les Roumains et les Bulgares ont un désir évident de participer pleinement à l'Union européenne.

La Roumanie et la Bulgarie constitueront donc la frontière extérieure de l'Union européenne, aux confins de l'Ukraine et de la Russie, d'une part, et du Proche-Orient, d'autre part.

Cet élargissement permettra aussi un rééquilibrage Nord-Sud en Europe. Désormais, en effet, l'Union européenne sera présente en mer Noire, ce qui constitue une grande avancée en termes géopolitiques, notamment en matière de sécurité des approvisionnements énergétiques.

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