Intervention de André Ferrand

Réunion du 3 octobre 2006 à 16h15
Adhésion de la bulgarie et de la roumanie à l'union européenne — Adoption d'un projet de loi

Photo de André FerrandAndré Ferrand :

La Roumanie sera le septième pays le plus peuplé de l'Union européenne, avec une population de 22 millions d'habitants.

Ce pays occupe une position géostratégique importante, puisqu'il est proche de la mer Noire et des sources d'approvisionnement en pétrole et en gaz.

De nombreuses entreprises françaises sont implantées en Roumanie et y occupent une place grandissante, notamment dans l'industrie automobile, la grande distribution ou encore le secteur bancaire. Nos échanges commerciaux avec ce pays ont triplé ces quatre dernières années.

Enfin, la Roumanie est un pays traditionnellement francophile et largement francophone, avec lequel la France entretient des relations anciennes d'amitié. Le français est ainsi enseigné à plus de la moitié des élèves roumains.

On construit actuellement un nouveau lycée français à Bucarest, qui pourra accueillir 900 élèves. Je ne sais si ce lycée portera, comme l'ancien, le nom d'Anna de Noailles ; on peut en tout cas le souhaiter.

Il est de tradition, et toujours très agréable, d'appeler en renfort les nombreux frères culturels roumains, qu'il s'agisse d'auteurs littéraires comme Ionesco ou Cioran, d'anthropologues comme Mircea Eliade, ou de sculpteurs comme Brancusi, qui ont tant apporté à notre patrimoine culturel commun.

L'adhésion de la Roumanie représente donc un enjeu important pour la place et pour l'influence de la France et de la langue française au sein de l'Europe élargie.

Le sommet de la francophonie, réunissant plus de 70 pays, qui s'est tenu la semaine dernière à Bucarest, l'atteste. C'était la première fois qu'une telle manifestation se tenait dans un pays d'Europe orientale, et je me félicite que la Roumanie, cette autre soeur latine, ait été choisie pour l'accueillir.

Je me réjouis également que ce soit Mme la ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie qui représente aujourd'hui le Gouvernement. En effet, mieux que quiconque, madame la ministre, vous savez que la francophonie est un combat de tous les instants, qu'il faut mener avec détermination et lucidité. Il est donc indispensable que nous « transformions l'essai », veuillez excuser l'expression, avec la Roumanie, car il y va de la place et de l'influence du français et de la France en Europe, surtout dans une Europe à vingt-sept.

Enfin, cette arrivée de nouveaux convives à la table européenne doit nous donner le courage de tenir, à nous-mêmes et à nos concitoyens, un langage de vérité sur le malaise actuel de l'Union et sur les pistes que nous avons l'obligation de dégager.

La relance de l'Union est impérative pour surmonter la crise de croissance que connaît l'Europe. N'en doutons pas, les très prochaines années seront cruciales pour l'Union et son avenir. Il faut redonner du sens, c'est-à-dire une direction et une signification qui soient comprises et partagées par les peuples, à ce merveilleux projet qu'est la construction européenne, afin que l'Union reste un acteur majeur sur la scène mondiale.

En vous encourageant, mes chers collègues, à voter avec enthousiasme ce projet de loi autorisant la ratification du traité relatif à l'adhésion de la République de Bulgarie et de la Roumanie à l'Union européenne, je forme le voeu que l'apport de ces deux peuples amis, avec qui nous avons tant à partager, provoque le nouvel élan dont nous avons besoin pour réaliser cette grande ambition collective.

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