Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens à remercier tous les orateurs qui se sont exprimés de la grande qualité de leurs interventions.
Messieurs les sénateurs, au travers de vos prises de parole, vous avez montré, avec bien sûr des nuances, que vous souhaitiez une Europe qui fonctionne et qui réussisse dans tous les domaines. Vous avez témoigné de votre engagement, à la fois chaleureux et exigeant, pour l'Europe.
Plusieurs d'entre vous ont souligné, à juste titre, que ce cinquième élargissement scellait l'unification du continent européen. En effet, on ne le dira jamais assez, avec cet élargissement, l'Europe trouve enfin sa géographie politique.
Mais j'ai également entendu les craintes et les préoccupations qui ont été exprimées ; celles-ci doivent, en quelque sorte, nous stimuler, afin que ce cinquième élargissement réussisse. Pour ce faire, nous devons tous nous montrer solidaires, et ce dans trois domaines.
La solidarité doit tout d'abord être politique : l'Europe à vingt-sept doit impérativement être plus forte et avoir un poids plus important sur la scène internationale.
La solidarité doit ensuite être économique et sociale. L'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie doit permettre à ces deux pays d'assurer un rattrapage économique. Mais, de notre côté, il nous faut aussi saisir cette opportunité pour assurer le développement de nos économies et de nos entreprises. Nous devons également veiller, tous ensemble, à ce que le modèle social européen soit préservé et renforcé, car l'Europe doit aussi se vouloir comme un modèle social.
Enfin, la solidarité doit être affirmée dans la défense de nos valeurs communes. L'Europe élargie est nécessairement celle de la diversité, une Europe qui respecte les identités sociales, mais elle doit aussi se rassembler autour de valeurs communes.
Cette oeuvre, nous avons commencé à la bâtir il y a près de cinquante ans. Nous devons aujourd'hui la poursuivre, car cela relève de notre responsabilité et de notre devoir.
Comme l'ont dit plusieurs d'entre vous, le fait d'accueillir aujourd'hui la Roumanie et la Bulgarie au sein de l'Union européenne représente une chance pour la francophonie, car les États francophones, au nombre de quatorze, seront désormais majoritaires au sein de l'Union.
Nous ne devons jamais oublier que l'Europe ne sera que ce que nous en ferons, car elle est le fruit de notre volonté commune. Cette responsabilité, nous devons l'assumer pleinement et savoir nous en montrer dignes.