En réponse à Annie Jarraud-Vergnolle et Annie David, M. Yazid Sabeg a fait valoir que seule une action interministérielle déterminée et massive viendra à bout des phénomènes aussi graves d'exclusion et de discrimination actuels. Les plans précédemment mis en oeuvre constituent, à son sens, un manquement à la parole donnée et n'ont pas porté les fruits escomptés. Des mesures simples, consensuelles, visibles en faveur de la formation, de l'emploi, de la rénovation urbaine ou de l'action contre les discriminations sont susceptibles d'avoir plus d'efficacité. Il a indiqué qu'avec l'accord du président Gérard Larcher, il confiera à plusieurs sénateurs des missions parlementaires visant à rechercher les moyens de rendre effectif l'accès de tous à l'éducation, à l'emploi, à la santé et au logement.
Concernant les statistiques ethniques, il a considéré leur réalisation indispensable pour établir un diagnostic rigoureux, clair et honnête de la situation en France. Il s'est dit convaincu que ces études feront apparaître des inégalités fondamentales selon l'origine des personnes considérées. En effet, il ne suffit pas de proclamer l'égalité des droits pour la rendre effective. Ceux qui prétendent qu'en affirmant, dans la constitution, qu'il n'existe pas de races et donc que le racisme n'existe pas, sont des tartuffes. Une fois ce constat posé, on pourra alors débattre des moyens d'atteindre l'égalité réelle pour tous demandée par le Président de la République. Ceci étant, il n'est pas question d'établir une cartographie de la France par origines en fonction des déclarations de chacun. Mais on ne peut contester le fait que, selon les phénotypes, les traitements sont différents, ne serait-ce que dans le monde de l'entreprise. Or, il faut mesurer ces phénomènes.