Ma pensée va vers eux, vers leurs familles et leurs collègues. Je mettrai tout en oeuvre pour qu'ils soient libérés rapidement. Ces journalistes sont allés sur le terrain, et ils ont pris des risques pour assurer un reportage, pour fournir l'information qui est un élément-clef de la vie démocratique. J'ai la conviction profonde que l'information, une information rigoureuse, doit être produite par des professionnels. Il y va du pacte de confiance qui doit s'établir entre les journalistes et les téléspectateurs. La déontologie journalistique doit s'appliquer parce que la fiabilité suppose l'indépendance et la rigueur dans l'exercice du métier, dont dépend la confiance de nos concitoyens.
Diffusée sur tous les supports, notre information doit être produite et formatée pour tous les supports par nos équipes dans le cadre de formations à organiser. Toutes les rédactions s'efforcent de rechercher une meilleure organisation du travail ; en trouver les voies et les moyens est une tâche exaltante.
Le virage du numérique offre une chance formidable. Il est en effet désormais possible de toucher tous les publics. Les projets se déclineront sur différents supports. Or nous avons pris quelque retard sur la télévision de rattrapage qui n'a été lancée que depuis quelques jours, alors que dix millions de téléspectateurs y ont déjà recours. Nous sommes également très attentifs à l'échange d'images sur les réseaux sociaux, qui ont augmenté de moitié depuis six mois parce qu'il est indispensable d'être présents sur tous les secteurs.
Acteur majeur du numérique, innovant et présent sur tous les créneaux, nous ne voulons laisser sur le bord du chemin aucun spectateur ni aucun salarié. C'est ainsi que nous relèverons le défi du temps réel, d'abord pour l'information, comme c'est actuellement le cas pour le Tour de France sur le site Internet. Il faut le relever de manière systématique et adapter nos contenus à tous les écrans et les « éditorialiser », sans négliger les réseaux sociaux.
Ce projet est transversal. L'entreprise unique dégage des synergies importantes : il faut mettre en commun tous les services supports. Il convient également de donner une personnalité forte à chaque chaîne, de lui fixer des objectifs précis, de lui permettre des initiatives décentralisées. À une structure pyramidale, je préfère un management par délégation avec des capacités d'innovation ; je suis un décentralisateur qui gère en donnant des objectifs et en déléguant largement la réalisation.
Vous connaissez bien les questions financières. Pour valider un plan d'affaires et travailler sur un plan stratégique à quatre ou cinq ans qui ne soit pas remis en cause chaque année, il est indispensable de disposer d'une ressource dynamique et pérenne. Cela pose toute la question de la publicité. Bien entendu, je m'inscris aujourd'hui dans le cadre de la loi, c'est-à-dire dans une compensation intégrale du manque à gagner consécutif à la suppression de la publicité. Nous pouvons toutefois avoir l'hypothèse d'un allongement du calendrier jusque vers 2015. Le choix doit garantir la ressource, nous parlons en effet de 400 millions d'euros. Cela m'amène à penser que la régie publicitaire doit être conservée.
La gestion des ressources humaines s'inscrit complètement dans ce projet. La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences s'appuie sur une vision dont le numérique pour tous est le point clef. Le travail sur les conventions s'achèvera le 8 février 2011 pour les journalistes et en octobre 2012 pour les autres catégories. Après avoir revu les métiers, nous pourrons avoir des résultats rapides. Si nous n'évoluons pas vite, nos concurrents, dans cette course contre la montre, nous dépasseraient.
La télévision publique peut renouveler le lien affectif et de confiance avec nos concitoyens autour du vivre-ensemble républicain. C'est une tâche exaltante, comme c'est une grande opportunité pour moi de vous présenter ce projet. Grâce à l'abandon de la publicité, nous pourrons nous adresser à toutes les citoyens, grâce au numérique, nous pourrons leur offrir une télévision de proximité. Cela dépend de votre confiance.