Vous posez la question de l'indépendance. Un individu qui prend une fonction a son parcours, son histoire. Je suis mandataire social depuis près de vingt ans. Un mandataire social est révocable ad nutum. Ce n'est pas tout à fait le cas du président de France Télévisions : le législateur a fixé des barrages. Mais, de toute façon, un chef d'entreprise digne de ce nom ne pèse pas chacune de ses décisions à l'aune de sa possible révocation. Je m'honore d'avoir toujours, vingt ans durant, affronté les situations difficiles. Je remercie ceux d'entre vous qui ont rappelé mon parcours. Vous m'y voyez tel que je suis. Pour avoir dirigé une entreprise de presse, pour avoir dirigé France 3, je sais l'intérêt qu'il y a à en préserver l'indépendance. Si elle peut être mise en cause, le rapport de confiance s'effrite, et c'est bientôt la valeur de l'entreprise qui s'effondre. Si, demain, la question de l'indépendance de France Télévisions se posait, les téléspectateurs cesseraient de s'intéresser aux programmes. Aujourd'hui, ils nous font confiance : c'est cette confiance qu'il faut renforcer. Mon job, c'est de faire que l'entreprise que je dirige prenne de la valeur, et l'élément clé, dans ce processus, c'est son indépendance.
Je sais d'expérience que la direction d'une entreprise de presse n'est pas un long fleuve tranquille. Mais quand on sait faire face, l'entreprise gagne en crédibilité et la rigueur du personnel se développe. C'est le pari que je fais et l'on m'a choisi en connaissant mon parcours.