Vous avez rappelé les valeurs qui font le socle de votre projet, et nous les partageons. Mais j'insiste sur la question de l'indépendance. Vous avez évoqué la refonte des conventions collectives. À Radio France, un travail est engagé sur la convention nationale des journalistes, qui doit comporter un avenant pour l'audiovisuel. Un projet d'accord aurait été dessiné, qui gomme la question des métiers, sur la définition desquels vous avez au contraire insisté.
Ce projet ne connaîtrait plus que des cadres et des employés, ce qui prive la convention de son fond : la déontologie du métier. Vous avez, quant à vous, évoqué la définition de postes, assortis de droits et de devoirs, qui devraient à votre sens préserver le pacte de confiance entre le public et le service public de la télévision. Cela ne peut se faire sans la définition de fiches de postes, dans le respect de l'éthique journalistique.
J'ai compris qu'il existe à Radio France une commission de discipline, dont l'existence serait remise en cause. En ira-t-il de même pour France Télévisions ? Si un sujet déplaît, le journaliste pourra-t-il ainsi être sanctionné par décision de sa seule direction ?
En matière de programmation régionale, j'observe qu'il y a un an, un seul décrochage a été maintenu sur France 3, celui de 18h50. Or, il existe un décrochage de France 3 Iroise à 19h57. Je suis finistérienne, et je puis vous dire que c'est le journal local le plus regardé de France. Envisage-t-on de remettre ce décrochage en question ? Vous parlez de régions renforcées : la Bretagne est marquée par une forte cohésion culturelle. Songez-y !