Intervention de François Autain

Commission des affaires sociales — Réunion du 19 janvier 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-Luc Harousseau candidat proposé par le président de la république à la présidence du collège de la haute autorité de santé

Photo de François AutainFrançois Autain :

Estimez-vous avantageux d'être politiquement engagé ?

Une deuxième question porte sur les conditions de votre nomination. Pensez-vous que l'affaire du Mediator ait influencé le choix en votre faveur ?

Il ne faut pas confondre conflit d'intérêts et lien d'intérêts. Quels étaient jusqu'à présent vos liens d'intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques ? En décembre, vous êtes intervenu au cours d'un congrès qui s'est déroulé aux Etats-Unis pour présenter un médicament élaboré par un laboratoire américain. J'approuve que d'éminents professeurs comme vous travaillent avec des laboratoires, mais pas que les mêmes experts conseillent les pouvoirs publics.

Je présume que vous allez mettre fin à votre activité hospitalière. Avez-vous travaillé autrefois pour la Haute Autorité de santé ou pour l'Afssaps ?

Quelles sont vos intentions à propos de la commission de la transparence ? Son président n'a aucun lien d'intérêts, ce qui en fait un cas particulier, opposé à celui du président de la commission d'autorisation de mise sur le marché, qui croule sous les liens d'intérêts, tout comme ses deux vice-présidents. Le président de la commission de transparence dit subir de nombreuses pressions, ce qui n'a rien d'étonnant, puisque 90 % des autorisations de mise sur le marché (AMM) concernent actuellement des produits classés ASMR 5, c'est-à-dire n'ayant aucune valeur thérapeutique nouvelle par rapports aux spécialités déjà présentes sur le marché. On peut aussi prendre l'exemple du Multaq, qui n'est pas sans effet indésirable pour le foie, puisque l'on a parlé d'hépatites fulminantes. Estimant que cette spécialité n'était pas plus efficace que la cordarone, la commission de la transparence s'est opposée à son remboursement par la sécurité sociale, avant de finir par l'accepter. Résultat : le Mutac est vendu dix fois plus cher que les produits préexistants.

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