Si seulement 11 fédérations sont présidées par une femme, le taux de femmes présidentes est passé de 6 % en 2005 à 9 % en 2009, mais aucune femme ne préside une fédération olympique. La progression est nette dans les comités directeurs (25 %) et les bureaux (21 %) des fédérations. Les femmes sont 16 % au conseil d'administration du CNOSF, dont une au bureau exécutif. Elles étaient 4 en 2005, les voici 7. Nous avons progressé grâce à des mesures contraignantes. Les statuts des fédérations doivent garantir aux femmes un nombre de sièges proportionnel à celui des licenciées. Nous persévérons malgré les réticences : j'ai parfois quelques entretiens avec des présidents de fédérations et le Conseil d'Etat a refusé les statuts d'une association reconnue d'utilité publique. Le mouvement se poursuivra lors du renouvellement des instances dirigeantes qui interviendra après les jeux de Londres.
En termes de politique, le ministère a réaffirmé ses priorités dans les directives nationales d'orientation adressées aux directions régionales : valoriser l'engagement des femmes, améliorer les connaissances et communiquer sur les progrès enregistrés ; oeuvrer pour la féminisation des postes à responsabilité au sein des instances du mouvement sportif et favoriser la pratique sportive des jeunes filles et des femmes dans les quartiers sensibles. Le pôle national ressources réalise depuis 2006 des rapports annuels sur la féminisation du sport ; il accompagne les fédérations dans la production de plans de féminisation ; il mène des actions de communication, développe le brevet professionnel « activités physiques pour tous - développement du sport féminin », met en place un cursus facilitant l'accès des femmes au diplôme d'Etat supérieur de directeur de structure sportive ; il établit des outils pédagogiques tels que les frises « Femme, éducation, citoyenneté, toute une histoire », destinées à lutter contre les stéréotypes ; il a consacré un numéro de ses Cahiers à « Sport et maternité ».
Depuis 1900, les femmes ont pris place au sein des compétitions internationales. Honneur soit rendu à Marguerite Brodequis, première championne olympique à Stockholm, en 1912. Après cette pionnière, 31 autres ont conquis une médaille d'or jusqu'à Anne-Caroline Chausson, à Pékin en 2008. Les jeux de Vancouver se sont bien passés, avec 45 % de médailles pour les skieuses et biathlètes, comme à Salt-Lake City en 2002, mais avec une représentation féminine plus importante (36 % de la délégation contre 23 %). Malheureusement, à Pékin, les femmes qui représentaient 39 % de l'effectif, n'ont remporté que 17 % des médailles. Cela a été une vraie déception, car nous pensions qu'Athènes avait marqué un déclic. Nous ne sommes que la 22e nation olympique pour les disciplines féminines. Nous ne réussirons à conserver notre 5e rang mondial que si nous développons le sport féminin. D'ailleurs, la Chine a réussi sa prise de leadership mondial en misant particulièrement sur les collectifs féminins qui deviennent plus performants que ceux masculins ; il en est de même pour l'Australie ; les Etats-Unis ont une parité parfaite de médailles féminines et masculines ; l'écart est de 8 médailles en faveur des hommes pour la Russie et la Grande Bretagne ; chez nous, il est de 34.