On a créé un pôle France à Chambéry et constitué une équipe qui joue en championnat masculin avec une catégorie d'âge de différence (championnat de France de moins de 18 ans Excellence masculin). Et elle progresse ! Je parie que nous aurons une équipe brillante. Il faut se donner les moyens.
Cela vaut aussi pour l'encadrement : encore faut-il que les entraîneurs n'aient pas un sentiment d'infériorité. Ils sont rares ceux qui comme Philippe Lucas ont construit leur réputation sur l'entraînement de sportives. L'entraîneur de l'équipe féminine ne doit pas être celui qui n'a pas pu l'être de l'équipe masculine. Seulement 12 % des entraîneurs sont des femmes, et 6 % des DTN, soit 3 femmes pour 55 hommes - je pense à Mme Deydier. On retrouve ici les stéréotypes et les contraintes que j'ai déjà signalés.
Même si certaines sportives sont devenues des icônes, n'oublions pas, enfin, l'écart dans le traitement médiatique. L'on n'a compté que 9 femmes parmi les sportifs de l'année que L'Equipe désigne chaque année depuis 1946, et comme Pérec et Manaudou l'ont été deux fois, cela ne laisse pas beaucoup de place aux autres... La sportive est jugée sur son image plus que sur sa performance : là aussi, il y a des caricatures à combattre.
Face à ce constat, nous travaillons à améliorer la compétitivité de notre pays au niveau du sport féminin. Nous avons dressé le bilan des jeux olympiques et préparé un plan d'action afin d'accompagner au mieux les sportives médaillables, traiter de la relève, renforcer les collectifs féminins. Nous réunissons les entraîneurs, lesquels ont des primes de médaille...