a souligné que le cas de Renault illustrait moins l'embargo américain appliqué à l'Iran, que « l'auto embargo » que s'inflige le pays, les Iraniens nationalistes étant hostiles aux implantations étrangères qui tireraient profit de leurs activités dans le pays. Pour ce qui concerne Renault, le projet a été soutenu par les partenaires iraniens qui avaient réalisé des investissements importants, notamment à Tabriz. S'agissant de la licéité de l'arme atomique au regard de l'Islam, de nombreux islamistes considèrent que le rapport entre le coût et les bénéfices du programme nucléaire militaire est trop élevé et que la priorité doit être donnée aux échéances énergétiques civiles à l'horizon 2020. Le pays, qui compte 70 millions d'habitants, est un géant dans la région et n'a pas besoin de la bombe atomique pour s'affirmer comme tel. La feuille de route annoncée en 2005 par Téhéran sur le programme nucléaire consiste à se doter de capacités d'enrichissement, puis à signer le protocole additionnel au TNP. Cette décision pourrait faire l'objet d'une annonce d'ici la fin du mois de mars. Ce scénario est considéré comme crédible par le directeur général de l'AIEA, M. El Baradei. Par ailleurs, l'Iran et la Turquie entretiennent des rivalités, mais s'accordent sur la question du Kurdistan. Cependant, a souligné M. Bernard Hourcade, la grille ethnique, trop utilisée, en particulier aux Etats-Unis, n'est pas pertinente pour l'analyse du pays. Les Kurdes font certes primer leur nationalité, mais le clivage entre Sunnites et Chiites est devenu plus important. Il faut surtout tenir compte de l'évolution « moderne » de la population et de la nouvelle classe moyenne qui domine le pays. Les effectifs des Pasdarans s'élèvent à environ 150 000, ceux de l'armée à environ 300 000 personnes, quant aux Bassidjis, ils constituent une force populaire de volontaires et non de combattants dont l'effectif, variable, ne peut être précisément évalué.