a tout d'abord expliqué que la question du dépistage du cancer de la prostate se pose aujourd'hui en termes renouvelés, en raison de l'augmentation de ce type de cancer et de l'apparition de nouvelles formes de cancer, touchant des hommes plus jeunes, dès cinquante ans, et plus évolutives. L'analyse des causes de cette progression est encore incomplète. L'alimentation exerce sans doute une influence sur le nombre de cas de cancers observés, ainsi que le montrent les comparaisons avec les taux enregistrés dans les pays asiatiques, où la population consomme davantage de soja, riche en substances phyto-oestrogènes. On sait également que le cancer a une composante génétique dans 10 % à 40 % des cas, et certaines études tendent à montrer que les cas héréditaires de cancer de la prostate se manifestent de plus en plus tôt d'une génération à l'autre. L'âge des patients pour lesquels un cancer de la prostate est diagnostiqué a une grande influence sur le choix des traitements proposés : le cancer de la prostate étant d'évolution lente chez les patients âgés, il est possible d'assurer dix à vingt ans d'espérance de vie après le diagnostic à une personne de soixante-dix ans sans recourir à un traitement chirurgical. Pour les patients plus jeunes, les options thérapeutiques sont plus réduites. Les incertitudes thérapeutiques sont accrues, même en ce qui concerne les traitements chirurgicaux, pour lesquels on a pu constater des cas de résurgence de sécrétions hormonales prostatiques plusieurs années après l'ablation complète de l'organe. Le développement des formes atypiques de cancers de la prostate, qu'il convient de détecter le plus en amont possible, explique l'intérêt accru que l'on porte aujourd'hui à la question du dépistage.