Intervention de Christian Cointat

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 17 février 2010 : 1ère réunion
Groupe d'études sur l'arctique l'antarctique et les terres australes — Communication

Photo de Christian CointatChristian Cointat, président du groupe d'études :

a d'abord rappelé que les îles Eparses constituaient le cinquième district des TAAF depuis la loi n° 2007-224 du 21 février 2007 portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer. Les îles Eparses comprennent cinq petites îles de l'Océan Indien : Europa (la plus grande avec une superficie de 30 km²), Juan de Nova (5 km²), Les Glorieuses (deux îles de 7 km²), Tromelin (1 km²) et enfin Bassas da India (0,2 km², atoll recouvert à marée haute).

Il a expliqué que la rotation dans ces îles en mars et avril 2009 du navire Marion-Dufresne avait permis une forte exposition médiatique, et avait mis en valeur leur potentiel écologique et économique. Avec la coopération des TAAF, le groupe d'études avait donc décidé d'organiser un colloque, afin de faire connaître les atouts et enjeux de ces îles, leur intérêt en matière d'étude et de protection de la biodiversité, mais aussi leur histoire et leur situation géopolitique stratégique.

Il a présenté les différents intervenants de la journée, parmi lesquels des chercheurs, des historiens, de hauts fonctionnaires, mais aussi M. Philippe Leyssene, Ambassadeur délégué à la coopération régionale dans la zone de l'Océan Indien ainsi que son collègue député Jérôme Bignon, président de l'Agence des aires marines protégées.

Il a ensuite brièvement exposé les thèmes abordés au cours du colloque : la protection des écosystèmes des îles Eparses, le développement de la recherche, le renforcement de la coopération régionale avec Mayotte et La Réunion, la promotion de la recherche dans ces îles qui constituent un laboratoire pour l'étude des sciences de la vie et de l'univers. Il a souligné que ces îles sont de véritables sanctuaires de la biodiversité et devaient donc être accessibles aux chercheurs de tous les pays.

Abordant plus spécifiquement les enjeux géostratégiques, il a insisté sur la nécessité de faire de ces territoires un trait d'union entre les différents acteurs de la zone de l'Océan Indien. Il a évoqué les revendications territoriales de l'île Maurice sur l'île de Tromelin, et de Madagascar sur les quatre autres îles Eparses, souhaitant que ce problème politique trouve une solution par le biais du renforcement de la coopération régionale. Il a indiqué qu'un projet d'accord de cogestion entre Maurice et la France était actuellement en cours d'examen dans les deux pays.

Il a insisté sur la menace que constituait la piraterie maritime, et l'importance du maintien de la présence militaire française dans les îles Eparses. Il a également évoqué l'enjeu que représente la gestion des ressources halieutiques et la lutte contre la pêche illicite : les prises thonières sont aujourd'hui préoccupantes du fait de la réduction des stocks. Il a salué l'action des TAAF pour réglementer les autorisations de pêche.

Concernant la protection de la biodiversité, M. Christian Cointat, président du groupe d'études, a évoqué la possibilité d'intégrer les îles Eparses au sein du réseau des aires marines protégées, espaces marins faisant l'objet de programmes de protection spécifiques.

a également souligné la nécessité de favoriser la recherche dans ces îles, qui bénéficient d'un emplacement privilégié pour les sciences de l'univers. Les îles Eparses permettent en effet, du fait de leur dispersion géographique du Nord au Sud, d'étudier la dynamique climatique dans l'Océan Indien, et notamment la formation des cyclones. Les recherches en géodynamique dans ces îles se concentrent sur les mouvements et la sismicité africaine, tout particulièrement l'extension méridionale du rift, ou fossé tectonique, Est Africain et la limite de la plaque Nubie - Somalie.

Il a par ailleurs évoqué la richesse exceptionnelle de la faune et de la flore présentes sur ces territoires, observatoires uniques de l'impact des changements globaux, et insisté sur la nécessité de tout mettre en oeuvre pour la préserver et faciliter l'accès des chercheurs à ces territoires.

Enfin, il s'est félicité d'avoir entendu Mme Marie-Luce Penchard, ministre de l'outre-mer, réaffirmer dans son discours de clôture du colloque sa volonté de maintenir la souveraineté française dans les îles Eparses, par le biais du déploiement des forces françaises armées, et de favoriser la recherche en protégeant ces espaces, grâce à la mutualisation des moyens humains et scientifiques et à l'harmonisation des outils de gestion de l'environnement marin. La création d'un parc marin à Mayotte d'une part, et la future aire marine protégée d'autre part, s'inscrivent dans cette démarche de protection.

a conclu en saluant l'aide apportée par M. Rollon Mouchel-Blaisot, préfet, administrateur supérieur des TAAF, et le lancement, au Sénat, du carnet philatélique sur les îles Eparses, à l'issue du colloque du 5 octobre 2009.

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