a tout d'abord souligné que les policiers exercent un métier très exposé. Le mal-être se répand dans la profession, à cause de l'augmentation de la délinquance, de la multiplication des incivilités, mais aussi de la pression de la hiérarchie. Au cours de l'année 2009, une trentaine de suicides ont été dénombrés dans la Police nationale. Parmi les causes de ce mal-être, on peut citer :
- le manque d'effectifs, qui conduit les agents à travailler de plus en plus en horaires décalés ;
- le manque ou l'inadaptation du matériel, qui ne facilite pas l'accomplissement des missions ;
- le manque de soutien de la hiérarchie ;
- l'absence de respect de la présomption d'innocence lorsque les policiers sont mis en cause dans le cadre d'une enquête diligentée par l'inspection générale des services (IGS) ;
- le harcèlement moral ou sexuel qui se produit dans certains services.
Face aux situations difficiles, l'administration n'est pas assez réactive : les fonctionnaires en souffrance ne sont pas toujours orientés vers les structures de soutien qui ont pourtant été mises en place, les psychologues de la Police nationale étant au demeurant trop peu nombreux.
Pour améliorer la situation, il serait souhaitable :
- de mettre en place rapidement des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans tous les services ;
- que l'administration reconnaisse et sanctionne les cas de harcèlement ;
- que le nombre de psychologues et d'assistantes sociales augmente et que l'administration communique davantage sur le soutien que ces personnels peuvent apporter aux fonctionnaires de police ;
- que la hiérarchie soit mieux formée à la gestion des situations de souffrance au travail, afin d'orienter les personnels vers les structures adaptées ;
- que la politique consistant à assigner des objectifs chiffrés aux forces de l'ordre soit abandonnée ;
- enfin, et surtout, que le métier de policier soit reconnu comme un métier pénible.