a indiqué que l'Agence avait effectué 7.375 contrôles au cours des trois premiers trimestres de l'année 2008, contre 6.408 en 2007, soit une hausse de 15 %. Ce nombre important de contrôles s'explique par la poursuite des contrôles individualisés sur les sportifs appartenant au groupe cible de l'Agence et par l'importance du dispositif mis en oeuvre lors du Tour de France cycliste, pour lequel l'Agence a disposé d'une pleine compétence.
Il a précisé que pendant les trois premiers trimestres de l'année 2008, sur les 643 contrôles effectués dans le cyclisme, qui a fait l'objet du tiers des contrôles diligentés par l'AFLD, 36 infractions ont été constatées, soit un taux de 5,6 %. Sur le Tour de France, 298 prélèvements ont été effectués et 22 analyses se sont révélées positives (4 EPO, 2 stimulants, 14 glucocorticoïdes, 2 bêta-agonistes). Après la compétition, des analyses rétrospectives ont été pratiquées sur 38 échantillons sanguins et 8 d'entre eux ont été positifs à l'EPO Cera. A l'occasion d'autres épreuves cyclistes, sur les 345 contrôles effectués, 6 ont donné lieu à des analyses positives. Par ailleurs, des infractions ont aussi été relevées pour des sports tels que l'athlétisme (3 infractions sur 257 contrôles), le ball-trap et le tir de balle (2 infractions sur 12 contrôles), le football (2 infractions sur 277 contrôles), le golf (2 infractions sur 22 contrôles), le billard, la pétanque, le sport universitaire, le triathlon, le squash, la voile, ou encore le vol à voile.
Puis il s'est inquiété du fait que le niveau amateur soit davantage frappé par le dopage que le sport professionnel. Ainsi dans le football et le rugby, les professionnels sont à l'origine de 2 infractions pour 51 imputables à ceux considérés comme amateurs en raison de leur niveau de compétition.
Evoquant ensuite plus en détail la question du Tour de France, M. Pierre Bordry s'est félicité de ce que l'Agence mondiale antidopage ait soutenu l'AFLD dans son souhait de contrôler hors de France des sportifs étrangers à l'entraînement, que la coopération avec les autres agences antidopage, notamment suisse et espagnole, ait été efficace, et que la décision de l'Agence de reprendre les échantillons sanguins pour détecter l'EPO Cera ait été reconnue au niveau mondial par le Comité international olympique. En revanche, il a déploré que l'accès de l'Agence aux données issues du passeport sanguin ne soit pas prévu, alors qu'il permettrait d'améliorer le ciblage des sportifs. En outre, certaines grandes courses cyclistes internationales ne sont pas soumises aux mêmes contrôles que le Tour de France et les procédures de notification des contrôles positifs sont parfois difficiles à mettre en oeuvre.
S'agissant du budget de l'Agence française de lutte contre le dopage, tout en reconnaissant que la dotation de 7,1 millions d'euros proposée par le ministère chargé des sports n'était pas éloignée de la demande initiale de l'Agence (7,6 millions d'euros), M. Pierre Bordry a regretté l'application d'une réserve de 5 % sur ces crédits, alors que les dépenses de personnel constituent une grande partie du budget de l'Agence. Reconnaissant l'existence d'un fonds de roulement assez important, il s'est interrogé sur sa capacité à l'utiliser pour financer les dépenses de fonctionnement. En outre, la hausse des frais de fonctionnement de l'Agence en 2009 est probable en raison de la nécessité d'utiliser davantage de contrats à durée déterminée supplémentaires dans le laboratoire, du renforcement des effectifs des contrôleurs dans le cadre du suivi des sportifs du groupe cible, et de l'augmentation attendue du nombre de contentieux.
Il a souligné enfin les difficultés rencontrées avec certaines directions régionales de la jeunesse et sports, qui ne sont pas toujours en mesure de fournir les préleveurs qu'elles sont supposées mettre à disposition de l'Agence, lors de contrôles dans les compétitions locales.
Un débat s'est ensuite engagé.