Je souhaite, en préambule, bien distinguer les chaînes de télévision privées des chaînes de télévision publiques. En effet, il est clair que les chaînes de télévision privées gratuites s'intéressent principalement au football. Or, la présence des femmes dans le football est relativement récente.
Au contraire, s'agissant d'une entreprise publique de télévision, au sein de laquelle je dirige le service des sports, notre intérêt tant éditorial que commercial est de donner la plus grande visibilité aux champions sportifs français. Qu'ils soient homme ou femme, peu importe, pourvu qu'ils fassent retentir l'hymne national, car c'est le titre olympique qui fait gagner de l'audience.
C'est la raison pour laquelle l'entreprise publique ne pratique aucune discrimination. Les championnes françaises y ont toujours eu toute leur place. Vous aurez l'occasion de la constater, par exemple, lors des prochains championnats du monde de ski, qui débutent dans quelques semaines.
Mais il est vrai aussi que nous ne pouvons inciter l'intérêt du public si nous ne diffusons pas aussi des sports populaires comme le football, et des compétitions comme la coupe du monde de football. C'est ce qui nous permettra de diffuser également une compétition comme les championnats du monde d'escrime.
Même si nous ne pouvons donner le même nombre d'heures d'antenne à toutes les compétitions, nous essayons de retransmettre le maximum de disciplines.
Sur la question de la place des femmes au sein des équipes du service des sports de France Télévision, je dois reconnaître qu'il y a très peu de journalistes sportives. Cela s'explique par le fait qu'il y a peu de femmes candidates pour devenir journalistes sportives. Or, je souhaite recruter de véritables reporters et non simplement, comme certaines chaines d'information sportive en continu, des jeunes femmes qui « présentent bien » à l'écran et se contentent de lire les résultats.
Nous refusons de nous aligner sur un moindre niveau d'exigence, et nous continuons à chercher des « reporters » compétents et passionnés. Or, il faut bien reconnaître qu'aujourd'hui, c'est l'attrait de la notoriété lié au passage à la télévision qui attire bien des jeunes vers le journalisme, plutôt que l'exercice du métier proprement dit. Il en résulte une diminution dans le degré d'exigence, doublée parfois d'une absence préoccupante de culture générale.