En tant que rapporteur de cette proposition de résolution pour la commission de l'économie, je serais tenté de dire à propos du rapport du groupe d'experts : « bien mais peut mieux faire ».
S'il faut tirer quelque chose de positif de la crise laitière, c'est sans doute qu'elle aura fait prendre conscience de la nécessité de revoir l'organisation et le fonctionnement de la filière.
Parmi les points positifs du rapport, je citerai la contractualisation, les facilités données aux producteurs pour se regrouper et la transparence du marché. Mais ce rapport est trop prudent. Il ne prend pas assez en compte les spécificités du produit lait, notamment sa périssabilité qui fait que le producteur n'a pas d'autres choix que de vendre rapidement. De même, les propositions en matière de régulation devraient être plus ambitieuses pour se préparer au choc de la fin des quotas. Je souligne souvent la valeur de notre gastronomie et sa réputation. Notre agriculture doit l'exploiter. Cela passe par un étiquetage valorisant. Ce type de stratégie est aussi de nature à inciter les producteurs à s'organiser pour bâtir des filières de qualité à forte valeur ajoutée.
Je regrette en revanche l'absence de propositions en direction des zones de montagne ou, de manière plus générale, des territoires ne permettant pas un élevage de type intensif. Si le modèle en vue est le modèle danois, en l'absence de quotas à partir de 2015, cela signifie la fin de l'agriculture en montagne.
Enfin, je m'interroge sur une des pistes de réforme avancée par la proposition de résolution. La modulation des DPU en fonction des cours est séduisante en première approche. Mais il faut prendre garde à ne pas conclure un marché de dupes. La Commission, ou un État membre si c'est lui qui gère la modulation, sera tentée de piocher dans la masse des DPU mis en réserve en période de prix élevés pour financer d'autres actions prioritaires. La sanctuarisation des crédits est souvent relative.