Je ne suis pas spécialiste de la question du logement mais quelques chiffres m'interpellent. Selon la Fondation Abbé Pierre, on compte en France 6 millions de mal logés et plusieurs dizaines de milliers de personnes en attente d'un nouveau logement, si on applique les critères de la loi dite du 5 mars 2007 relative au droit au logement opposable (DALO). Environ 107 000 expulsions locatives ont été prononcées l'an dernier. Il y a plus grave, 130 000 personnes sont sans abri et de nombreux enfants dorment dans la rue. Les financements de l'Etat pour l'hébergement d'urgence ont été réduits. Des places ont été supprimées à Paris et en province. L'INSEE dénombre 2 millions de logements vides et seulement 53 % des communes respectent les objectifs de construction de logements sociaux fixés par la loi « SRU ».
En dix ans, les loyers ont augmenté de 44 % en moyenne en France, bien plus rapidement que les revenus, si bien que certains locataires consacrent plus de la moitié de leurs revenus à ce poste de dépense. Les procédures pour loyers impayés de plus de trois mois augmentent, tandis que les revenus des propriétaires fonciers s'envolent, de 16 à 25 milliards d'euros en vingt ans. Cette situation s'explique par la pénurie de logements d'où ma question: le besoin de logements sociaux est-il devant nous ou derrière nous ? Je pense pour ma part que la situation est alarmante, voire dramatique, pour les enfants sans domicile fixe. Plus généralement, cette année, 283 personnes sont mortes dans la rue. C'est pourquoi je souhaite le rétablissement de places supplémentaires pour l'hébergement d'urgence car ces drames humains sont inacceptables.