Nous avons déjà évoqué le thème de la malnutrition sur la planète et je voudrais sur ce sujet rappeler que toute tentation de repli sur soi face à ces questions serait non seulement une faute humaine mais aussi une erreur économique à terme. Je voudrais revenir sur la situation de la Corne de l'Afrique où 13 millions de personnes sont victimes de malnutrition et où 30 000 enfants de moins de 5 ans sont déjà morts. Nous savons que le meilleur investissement contre la pauvreté, c'est le développement de l'agriculture et, de ce point de vue, ce n'est pas l'acquisition de terres agricoles en Afrique par la Chine qui réglera le problème, loin s'en faut. Mais cet exemple montre bien que ce sujet comporte des enjeux géostratégiques auxquels il est essentiel de réfléchir. Monsieur le ministre, j'aimerais donc savoir quelles actions pourraient être entreprises dans le cadre du Plan alimentaire mondial (PAM) vis-à-vis de la Corne de l'Afrique, comme d'autres régions en voie de développement ?
Par ailleurs, je souhaiterais indiquer que j'ai pu constater, au cours de mon expérience de parlementaire européen entre 2004 et 2009, que les Espagnols défendaient leur pêche comme la France défend son agriculture. L'une de mes conclusions serait notamment que la présence effective du ministre français lors des négociations sur la pêche est vraiment indispensable. En effet, lorsque le conseil des ministres a pris une décision, par exemple sur les quotas de pêche d'anchois - comme du temps de M. Dominique Bussereau -, celle-ci est, par définition, appliquée par la Commission et l'expérience démontre qu'il est extrêmement difficile de revenir dessus.