Certains commentateurs ont tendance, lorsqu'ils parlent d'une sportive, à dire qu'elle est « jolie ». Je trouve cela très réducteur et, en qualité de directrice du service des sports de TF1 et de LCI, je privilégie toujours la compétence, la performance et l'effort. Je suis convaincue que, s'il est bien décrypté, le sport de haut niveau est toujours magnifique, quelles que soient les caractéristiques esthétiques de l'athlète.
Concernant mon parcours, j'ai eu la chance d'avoir des parents attentionnés qui m'ont soutenue, y compris financièrement, dans mon désir de pratiquer le patinage artistique dès mon plus jeune âge. En l'absence, à l'époque, d'horaires scolaires aménagés, c'est mon père qui se levait à 6 heures du matin pour m'emmener à la patinoire puisque je m'entraînais six heures par jour en plus des heures de cours.
J'ai toujours voulu poursuivre mes études, à côté de la compétition de haut niveau et lorsque, championne de France de patinage artistique en 1978, 1979 et 1980, j'ai cherché une passerelle comme consultante du sport, la petite notoriété que j'avais acquise par mes titres sportifs m'a permis d'être accueillie, d'abord en tant que stagiaire, dans une entreprise audiovisuelle. Mais je tiens à préciser que si j'ai été recrutée ce n'est pas parce que j'étais championne, mais parce que j'étais « aussi » une championne.
Quand je suis arrivée à TF1 en 1984, j'étais la seule femme : j'ai énormément travaillé pour prouver aux autres hommes que j'étais capable de faire aussi bien qu'eux. D'avoir obtenu les premiers prix dans les concours de reportages m'a aidée à être prise au sérieux. Néanmoins, la place que j'occupe maintenant est très enviable et je dois peut-être faire preuve de davantage de vigilance aujourd'hui qu'autrefois.