La mission a tout d'abord procédé à l'audition de M. Gilles Brücker, directeur général de l'Institut de veille sanitaire (InVS).
A titre liminaire, M. Gilles Brücker a souligné l'importance de la thématique « santé au travail » pour l'institut qu'il dirige. Il a insisté sur le caractère emblématique, à cet égard, du dossier de la contamination par l'amiante, qui offre un exemple particulièrement frappant de corrélation entre l'exposition à un risque professionnel et le développement d'une pathologie, en l'occurrence le mésothéliome.
Depuis 1998, l'InVS pilote un programme national de surveillance du mésothéliome. Environ 600 cas sont détectés chaque année ; 85 % des mésothéliomes diagnostiqués chez des individus de sexe masculin ont une origine professionnelle.
Le département « Santé environnement » de l'InVS s'efforce, en outre, d'identifier les sources d'exposition non professionnelles à l'amiante. Il surveille particulièrement les populations vivant à proximité de sites industriels dans lesquels de l'amiante a été utilisé et celles résidant dans des régions caractérisées par une forte présence de l'amiante dans le milieu naturel, notamment la Corse, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et le Nord-Pas-de-Calais.
Dans la mesure où l'amiante n'est pas la seule fibre dangereuse pour la santé, l'institut a élaboré une base de données, dénommée « EVALUTIL », afin de mieux évaluer les risques pour la santé humaine résultant de l'exposition à ces fibres.