a observé que la campagne de vaccination gardait son intérêt en termes de protection individuelle.
Puis elle a souhaité apporter quelques précisions statistiques sur le mode de calcul de la mortalité. Le surcroît de 2 000 à 6 000 décès lors de la grippe saisonnière correspond à la surmortalité constatée, sans qu'on « étiquette » ces décès comme liés à la grippe. Ces résultats sont obtenus à partir de travaux épidémiologiques répétés pendant plusieurs années, faisant apparaître une variation en fonction du type de virus et du nombre de pathogènes qui circulent, susceptibles de co-affecter ou de sur-affecter une grippe.
Les travaux conduits cette année par l'InVS sur le pic de mortalité de l'hiver 2008-2009, qui traduit une surmortalité de 6 000 décès, ne s'expliquent pas par une plus grande virulence du virus, mais par la conjonction de plusieurs facteurs, dont une situation de grand froid et des pathogènes ayant co-affecté la grippe.
Pour l'hiver 2009-2010, le taux de mortalité était « un petit peu en-dessous » de la surmortalité moyenne, du fait de l'immunisation des personnes âgées contre le seul virus ayant circulé cette année-là et de la faible circulation d'autres agents pathogènes. En revanche, il a été observé cette année une mortalité exceptionnelle parmi les sujets jeunes par rapport à la grippe saisonnière. Il n'est donc, selon elle, pas possible d'affirmer que la grippe H1N1 est plus ou moins grave que la grippe saisonnière : elle est « différente », même si, quantitativement, les taux de mortalité n'ont pas été identiques à ceux de la grippe saisonnière, qui affecte traditionnellement des sujets âgés.