en prélude à son propos, a jugé vaine la controverse sur la qualification des opérations en Afghanistan. Soulignant que les forces internationales agissaient à la demande et aux côtés d'un gouvernement légitimement désigné, et sur un mandat des Nations unies, il a observé que ces opérations ne répondaient pas aux critères juridiques de la guerre, même si se déroulent sur le terrain des actions militaires de nature identique à celles des situations de guerre.
Puis, constatant que certains commentateurs plaidaient pour un changement de stratégie de la communauté internationale en Afghanistan, il a rappelé qu'au cours des derniers mois, la France s'était justement attachée à promouvoir une stratégie nouvelle qui avait été formalisée lors du sommet de l'OTAN à Bucarest, au mois d'avril, puis avait été confirmée à la conférence internationale de soutien à l'Afghanistan tenue à Paris le 12 juin dernier. Cette stratégie nouvelle repose sur la conviction que la solution de la question afghane ne saurait être exclusivement militaire. Elle implique une accélération de « l'afghanisation », c'est-à-dire le transfert progressif aux Afghans d'un plus grand nombre de responsabilités, tant dans le domaine de la sécurité que dans le domaine civil.
s'est félicité de la prise en charge par l'armée afghane de la sécurité de Kaboul, prélude au transfert de la responsabilité de l'ensemble de la région Centre, escompté pour l'année 2009. Il a souligné les efforts de formation importants réalisés pour permettre à l'armée nationale afghane d'accroître régulièrement ses effectifs et ses capacités.
Tout en reconnaissant les lenteurs de la reconstruction et les risques de détournement de l'aide internationale, il a également souhaité une implication plus forte de la société civile afghane dans les projets de développement, notamment dans l'éducation et la santé. Il souligné, à ce titre, le succès que représentait l'hôpital français de Kaboul, dirigé par des Afghans avec du personnel médical et paramédical afghan. Il a également indiqué que l'aide internationale avait permis de former plus de 10 000 auxiliaires médicaux afghans. Il a toutefois rappelé que le rétablissement de la sécurité était une condition nécessaire à la mise en place de projets de reconstruction et de développement.
Il a enfin évoqué la difficulté majeure que représente la production de drogue, même si les surfaces cultivées sont en diminution et semblent désormais essentiellement circonscrites à cinq provinces. Il a estimé que l'effort de la communauté internationale devait également viser à empêcher l'entrée sur le territoire afghan des précurseurs chimiques utilisés pour la fabrication de l'héroïne. Il a souligné la difficulté des contrôles, dans la mesure où les laboratoires se situent généralement dans les zones tribales à la frontière de l'Afghanistan et du Pakistan, ce qui pose la question plus générale de l'attitude des autorités pakistanaises vis-à-vis des Talibans.
En conclusion, il a estimé qu'au-delà des résultats déjà produits par l'action militaire, qui a permis de reprendre le contrôle de zones dominées par les Talibans, seule l'implication croissante de l'armée et des autorités afghanes serait de nature à faire progresser le pays durablement sur la voie de la sécurité et du développement. Il a rappelé que, dans leur grande majorité, les Afghans ne souhaitaient pas le retour au régime des Talibans. Il a également souligné l'inflexion imprimée à la stratégie de la communauté internationale en Afghanistan, depuis le printemps, essentiellement à la demande des Européens, par une prise en compte renforcée du volet civil.
A la suite de ces interventions, un débat s'est engagé avec les membres de la commission.