En réponse à ces interventions, M. Bernard Kouchner a distingué au moins deux composantes parmi les insurgés, à savoir, d'une part, les tenants du jihad global, qui comptent de très nombreux combattants étrangers dont certains reviennent d'Irak, et, d'autre part, une tendance plus nationaliste, à laquelle appartient par exemple le mollah Omar, et qui s'inscrit dans une dimension strictement afghane. Il a indiqué que c'est à cette tendance nationaliste que l'on se référait lorsque l'on évoquait l'hypothèse de discussions du Gouvernement afghan avec certains Talibans. Il a précisé que l'initiative de telles discussions relevait du seul Gouvernement afghan, qui s'y est pour l'instant refusé, même s'il est probable que des contacts existent au niveau des régions.
S'agissant de la situation économique et sociale, il a indiqué que ce sont les Nations unies qui évaluaient à plus de 6 millions le nombre d'enfants scolarisés et a estimé que, quelles que soient les réserves possibles sur la fiabilité de ces statistiques, les progrès réalisés ces dernières années étaient incontestables. A propos de la drogue, il a précisé que les Talibans ne réclamaient qu'une partie, de l'ordre de 25 à 30 %, des produits du trafic, ce qui laisse supposer qu'un certain nombre de personnes liées aux autorités sont également impliquées.