Intervention de Hervé Morin

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 29 août 2008 : 1ère réunion
Audition de M. Hervé Morin ministre de la défense et de M. Bernard Kouchner ministre des affaires étrangères et européennes sur la situation en afghanistan

Hervé Morin, ministre de la défense :

a indiqué qu'au vu du retour d'expérience de l'opération du 18 août, la mise en place de moyens complémentaires serait très vraisemblablement proposée au Président de la République. Parmi les mesures à l'étude, il a cité l'envoi de moyens d'observation et de reconnaissance, en particulier de drones, ainsi que de forces spéciales en vue des renforcer les capacités de renseignement humain. Il a jugé toutefois illusoire de penser que des moyens technologiques suffiraient à garantir une sécurité absolue de nos soldats. Il a rappelé que les Etats-Unis, malgré leurs moyens technologiques massifs, ont perdu plus de 500 hommes en Afghanistan depuis le début du conflit. Il a également précisé qu'au cours des derniers mois, des mesures représentant un effort financier de 50 millions d'euros avaient été prises pour faire face à la menace des engins explosifs improvisés et des attentats suicides, notamment l'acquisition de brouilleurs, le surblindage des véhicules et des dotations en équipements supplémentaires. Il s'agissait désormais de s'adapter aux capacités d'action que les Talibans ont démontrées lors des derniers combats.

Evoquant la récente prise de position de Barack Obama en faveur d'un renforcement de 10 000 hommes du contingent américain en Afghanistan, le ministre de la défense s'est inquiété des limites auxquelles se heurtent les possibilités de contribution supplémentaire des Européens, faute d'un effort de défense suffisant au cours des dernières années. Il a également reconnu le handicap que représentait, pour l'efficacité globale de la force, le maintien de « caveat » par certaines nations.

a estimé que le comportement du contingent français en Afghanistan se situait dans la droite ligne des principes traditionnellement appliqués par la France en opération extérieure. Le contact avec les populations et les autorités locales est privilégié. En ce qui concerne les frappes aériennes, des règles d'engagement draconiennes sont respectées en vue d'éviter tout dommage collatéral, ce qui conduit parfois à ne pas satisfaire toutes les demandes d'appui de nos troupes engagées au sol.

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