a estimé qu'un consensus s'établissait progressivement au sein du BIT dans la négociation entre les employeurs et les employés, pour reconnaître l'intérêt d'une certaine souplesse dans les règles applicables au travail. D'ailleurs, en France, le BIT n'est pas un lieu d'affrontement entre l'Etat, les syndicats, les entreprises, mais plutôt un lieu de négociation et de compromis.
En ce qui concerne les pays où les droits sociaux sont peu développés, il a souligné la constitution progressive de rapports de force sociaux et l'émergence de revendications salariales des travailleurs, qui prétendent accéder à un meilleur niveau de vie. Un mouvement de syndicalisation est ainsi observable en Chine, tandis qu'on constate également certaines évolutions favorables dans des pays comme le Brésil ou l'Inde. Inversement, il y a parfois des replis, notamment dans le domaine de la protection sociale.
Concernant la responsabilité sociétale des entreprises, de nombreuses multinationales ont passé des accords contraignants avec les fédérations syndicales de leur secteur. De même, des entreprises françaises en Afrique veillent à ce que les dispensaires qu'elles construisent, par exemple à l'occasion d'une prospection pétrolière, restent en place après la fin de l'exploitation. Il existe enfin désormais de véritables démarches de certification sociale par des entreprises spécialisées.
Cette notion de responsabilité sociétale des entreprises recouvre cependant à la fois des expériences réellement positives et des démarches nettement insuffisantes. Ainsi, lorsqu'on étudie de manière précise la prise en compte de la discrimination par les entreprises multinationales, on constate que, bien que toutes affichent des objectifs en la matière, très peu d'entre elles vont au bout de leur démarche.