Désigné officiellement pour un mandat de six ans à la tête de l'Agence française de lutte contre le dopage, j'ai préféré démissionner un peu moins d'un an avant l'échéance, parce qu'un président en fin de mandat perd une partie de son autorité, et que les décisions difficiles qu'il faut prendre aujourd'hui engageront l'Agence sur le long terme.
L'Agence est tout d'abord soumise à une contrainte budgétaire. Ainsi, la remise en cause du double financement de l'Agence, initialement prévu dans le projet de loi de finances pour 2010, via une dotation budgétaire et l'affectation d'une partie du produit de la taxe Buffet, a rendu l'exercice 2010 plus compliqué et l'engagement des ministres interrogés en séance n'a finalement été respecté que tardivement et suite à une déclaration que j'avais faite au journal Le Monde. La négociation pour l'année 2011 semble avoir abouti à une solution convenable pour l'Agence. Pour autant, son financement n'est ni pérenne, ni suffisamment élevé à moyen terme et le nouveau président devra gérer cette situation. Je considère, à cet égard, que l'Agence peut en partie puiser dans son fonds de roulement s'il s'agit d'une question de trésorerie, mais je rappelle que trois millions d'euros y ont été accumulés avec un objectif précis et très important : celui de poursuivre le développement du laboratoire de dépistage. Le meilleur ciblage des sportifs, nécessaire à l'efficacité de la lutte contre le dopage, implique notamment un travail de recherche, de réflexion et de formation, qui a un coût important.
S'agissant de l'avenir du laboratoire, un nouveau directeur doit être choisi et il me paraissait important que cette décision majeure et difficile soit prise par le futur président de l'Agence.
Enfin, au vu de la nette augmentation des procédures judiciaires dans le monde sportif, le renforcement du service contentieux est impératif.
Si l'on souhaite que l'Agence reste l'une des meilleures au monde, selon l'Agence mondiale antidopage, des décisions devront être prises rapidement sur ces trois aspects.