Puis, après avoir estimé que la combinaison de ces différents problèmes avait engendré une limitation des investissements et des inquiétudes en matière d'équilibre offre/demande et, plus généralement, sur la sécurité d'approvisionnement, M. Philippe Rosier, président du groupe Stratégies énergétiques et compétitivité du MEDEF, a développé les différentes propositions de son organisation pour y remédier.
Il a d'abord préconisé la création d'un marché concurrentiel du gaz et de l'électricité sur des bases de moyen et long termes, à cinq ans et à dix ans ou plus, à l'instar du schéma utilisé en France par le groupement des industries électro-intensives dans le cadre d'Exeltium, afin de permettre le partage du risque d'investissement avec les producteurs, notamment dans le nucléaire, ou du dispositif également mis en oeuvre en Finlande ou, s'agissant du charbon, en Allemagne.
Il a ensuite plaidé pour une meilleure coordination des politiques énergétiques et environnementales au niveau européen, jugeant qu'il fallait néanmoins, s'il est légitime que les Etats membres soient souverains en matière de bouquet énergétique, il fallait néanmoins une cohérence européenne à travers un plan à moyen terme de mix énergétique et d'approvisionnement en gaz. A cet égard, il a mis en lumière les interdépendances nationales en soulignant les répercussions sur le marché français de l'électricité d'investissements massifs dans l'éolien en Allemagne et en considérant que les Etats ayant déjà choisi un bouquet énergétique vertueux en matière d'émission de gaz à effet de serre (GES) ne doivent pas payer pour les émissions de leurs partenaires. Il s'est ainsi félicité des projets de la Commission européenne, estimant nécessaire que les investissements soient décidés dans un cadre cohérent et de manière rapide.
Puis M. Philippe Rosier s'est prononcé en faveur d'une amélioration des interconnexions au niveau européen, jugeant que celles-ci étaient actuellement un frein tant au fonctionnement du marché qu'à la sécurité des approvisionnements. Il a donc estimé nécessaire d'investir massivement dans ce domaine, dans une perspective plus européenne que nationale, et souligné l'importance à cet égard du projet de pipe line alternatif au sud de l'Europe, dit « Nabucco ».
Il a par ailleurs plaidé pour le développement de l'investissement dans des outils compétitifs comme l'European pressurized reactor (EPR) de Flamanville, faisant valoir que la question du nucléaire ne devait plus être taboue, dès lors que cette technologie permettait de satisfaire les besoins de base de façon compétitive et non émissive de GES, combinant ainsi le triple avantage de la compétitivité, de l'environnement et de la sécurité d'approvisionnement. Il a en outre indiqué, en s'appuyant sur les études du Réseau de transport de l'électricité (RTE), que les besoins en pointe et en semi base restent considérables en France, non sans observer toutefois que la PPI en tient compte de manière satisfaisante.
Evoquant pour finir le plan européen proposé par la Commission européenne en matière d'énergie, à savoir notamment les décisions unilatérales, d'ici à 2020, de réduire de 20 % des émissions de CO2, de porter à 20 % la proportion d'énergies renouvelables et à 10 % celle de biocarburants, M. Philippe Rosier, président du groupe Stratégies énergétiques et compétitivité du MEDEF, a déclaré que toutes les propositions relatives à la meilleure coordination européenne en matière de programmation des investissements, d'amélioration de l'approvisionnement en gaz ou de régulation des marchés sont soutenues par le MEDEF. Il a ajouté, après s'être félicité que la déclaration finale ait reconnu l'importance de l'énergie nucléaire, que l'atout nucléaire français ne doit pas être remis en question, notamment par l'objectif européen de 20 % de production électrique issus des énergies renouvelables. A cet égard, il a enfin jugé nécessaire de prendre en compte les situations de départ des différents Etats membres afin qu'il y ait un partage équitable du « fardeau » de la réduction des émissions de GES, les pays vertueux ne devant pas, selon lui, payer pour les autres.