jugeant nécessaire de faire preuve de transparence et de pédagogie pour répondre aux arguments, qu'il a estimé souvent inexacts, défendus par les opposants au nucléaire, s'est interrogé sur la possibilité de construire des unités nucléaires d'une puissance inférieure à celle des réacteurs actuels. Puis, faisant part de ses inquiétudes en matière de développement des biocarburants en France, il s'est demandé si certains pays étaient plus avancés que le nôtre dans ce domaine.
Après avoir affirmé que le CEA a naturellement un rôle important de pédagogie à jouer pour rassurer l'opinion sur les risques réels du nucléaire, M. Alain Bugat a relevé, s'agissant des réacteurs de petite taille, que le prix de revient du kilowattheure était d'autant plus faible que la puissance de l'installation était forte. Il a toutefois considéré que, pour lever les inconvénients liés à l'arrêt régulier des réacteurs pour maintenance, il pourrait être intéressant de développer des réacteurs jumeaux de plus petite taille qui présenteraient l'avantage de pouvoir être arrêtés en alternance. Il a en outre fait part de sa conviction que, grâce à l'évolution des méthodes industrielles, les installations d'unités de petite taille devraient se multiplier, notamment dans les pays en développement, même si cette opinion n'est pas aujourd'hui partagée par les industriels.
Puis, tout en observant que le Brésil et les Etats-Unis ont acquis une suprématie dans le domaine des biocarburants de première génération, il a considéré que cette situation ne saurait être figée pour les biocarburants de deuxième génération, issus de la cellulose, qui présentent l'avantage de réduire les conflits d'usage des cultures agricoles. Indiquant qu'une unité de production de biocarburants de deuxième génération se construit actuellement en Allemagne et servirait de modèle à l'usine que le CEA entend installer dans le périmètre du site de Bure, il a estimé que, même si les Etats-Unis s'investissent également dans ce secteur, l'Europe conserve une avance dans le domaine des technologies énergétiques, qu'il lui faut maintenir.