Intervention de Hubert du Mesnil

Commission des affaires économiques — Réunion du 18 juin 2008 : 1ère réunion
Transports — Transports ferroviaires - Audition de M. Hubert du Mesnil président de réseau ferré de france

Hubert du Mesnil, président de RFF :

après avoir rappelé que cet établissement public comptait 900 personnes en France réparties sur 12 unités régionales et connaissait une croissance régulière, a insisté sur l'avantage dont bénéficie actuellement le transport ferroviaire sur les autres modes de transport. Après avoir indiqué que le trafic de voyageurs profitait de reports modaux importants compte tenu de la hausse du coût de l'utilisation de l'avion ou de la voiture, il a précisé que le trafic de fret enregistrait une forte croissance ces dernières années, la branche fret de la SNCF amorçant un redressement de son activité depuis le début de l'année.

Abordant le thème du développement des ports autonomes français, il a fait valoir que les autorités portuaires étaient désormais responsables des réseaux ferroviaires à l'intérieur de leur circonscription, RFF devant néanmoins assurer l'acheminement des marchandises dans toute la France. Il convient en outre d'assurer le plus en amont possible l'intégration des réseaux ferrés, fluviaux et routiers dans le développement des ports français afin de tirer les leçons des difficultés rencontrées par le projet de Port 2000. Parallèlement au projet de loi portant réforme portuaire et aux conclusions du Grenelle de l'environnement, RFF a proposé de réserver des sillons au trafic des marchandises traité par les ports.

a insisté sur la nécessité de ne pas focaliser le débat initié par le Grenelle de l'environnement sur la création de 2.500 kilomètres de lignes nouvelles, mais plutôt de mettre l'accent sur le renouvellement et l'entretien du réseau actuel. En effet, seul, le renouvellement des lignes permettra de faire baisser à terme les coûts d'entretien qui mobilisent aujourd'hui une part importante du budget de RFF. Concernant la question des dessertes de proximité, il a souligné l'importance d'assurer un service adapté aux besoins de celles des entreprises françaises présentes dans les zones mal desservies, afin d'éviter les délocalisations ou le recours massif au mode de transport routier. Soulignant l'obligation de réinventer le mode de transport ferroviaire pour le fret, il a rappelé l'intérêt pour les communes de relayer les attentes des entreprises confrontées à des difficultés de transport. Il a ensuite appelé de ses voeux une rénovation ambitieuse du réseau ferré afin d'éviter le ralentissement des trains de fret, voire la fermeture de nombreuses lignes. D'ici à 2010, 1,5 milliard d'euros par an sera consacré au renouvellement des lignes, tandis que l'objectif de RFF est de bénéficier, entre 2010 et 2015, de 2 milliards d'euros par an, à raison de 1.000 kilomètres de lignes chaque année.

Quant à la question du commandement centralisé du réseau, il a indiqué que les 1.700 postes actuels devaient à terme être remplacés par une vingtaine de postes centralisés, à l'instar de ce qui se fait partout ailleurs en Europe. Il a ensuite plaidé pour que le Gouvernement établisse une feuille de route fixant à RFF des objectifs contractualisés, clairs et pluriannuels. Ils doivent tenir compte des contraintes imposées par la dette de RFF mais sans porter atteinte au renouvellement, à l'entretien et au développement du réseau ferré.

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