Intervention de Baudouin Prot

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 27 janvier 2010 : 1ère réunion
Loi de finances rectificative pour 2010 — Audition de M. Baudouin Prot président et de Mme Ariane Obolensky directrice générale de la fédération bancaire française fbf

Baudouin Prot, président de la Fédération bancaire française :

S'agissant de l'initiative récemment prise par le président des Etats-Unis sur les restrictions imposées à l'activité de négociation pour compte propre, M. Baudouin Prot a relevé que les annonces faites par le gouvernement américain depuis un an ne sont pas toujours suivies d'effet, compte tenu des pouvoirs du Congrès. C'est en particulier le cas de l'important projet de refonte de la régulation des banques, qui est actuellement bloqué. Il a également considéré qu'une « réinvention » du Glass-Steagall Act, telle que proposée par M. Barack Obama, s'appuie plutôt sur des échecs que sur des succès passés, ainsi qu'en témoignent les difficultés ou la faillite (s'agissant de Lehman Brothers) de trois des cinq grandes banques d'investissement américaines en 2008.

L'organisation du système bancaire américain s'est ainsi révélée défaillante, alors que les banques françaises sont pour leur part beaucoup plus réglementées, en particulier au regard de la protection des consommateurs, de sorte que des crédits « subprimes » à des taux usuraires n'auraient pu être octroyés en France. De même, la nouvelle autorité de contrôle prudentiel des banques et des assurances se met en place. A contrario, le projet de Tim Geithner, secrétaire d'Etat au Trésor, tendant à la mise en place d'une agence fédérale de protection des consommateurs, se heurte à l'opposition constante de l'industrie financière américaine.

Il a donc estimé que les Etats-Unis tirent les leçons de la crise de manière très désordonnée et aléatoire après un échec pourtant patent. De même, toute interdiction des activités de marché pour les banques commerciales se traduirait par une montée en puissance des fonds spéculatifs établis aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou dans des Etats et territoires non coopératifs.

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