a tout d'abord évoqué les contacts avec les autorités iraniennes sur la situation de Clotilde Reiss, jeune lectrice de français terminant son séjour en Iran, et accusée d'avoir communiqué des photographies des manifestations alors qu'elle se trouvait à Téhéran. Il a indiqué avoir bon espoir que les diplomates français puissent très prochainement lui rendre visite et a estimé que les charges invoquées à son encontre n'étaient pas étayées.
Il a ensuite confirmé la détérioration des relations entre l'Iran et les pays européens, en particulier avec le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, tout en soulignant qu'elle ne faisait pas obstacle à la poursuite d'un dialogue constant, lui-même s'entretenant régulièrement avec son homologue iranien M. Mottaki.
Le ministre a souligné le fait majeur que constituait l'apparition de divisions profondes au sein de la hiérarchie religieuse et la mise en cause du guide Ali Khamenei, du fait du soutien qu'il avait ouvertement apporté à M. Ahmadinejad, c'est-à-dire aux extrémistes contre les conservateurs. Cette situation paraît de nature à entretenir durablement une contestation latente du régime, notamment de la part de la classe moyenne et des milieux économiques qui s'inquiètent de l'isolement international croissant de l'Iran. Le maintien des positions défendues par M. Moussavi, la suspicion exprimée par M. Rafsandjani, l'opposition de l'Allatoyah Montazeri sont autant d'indices d'un clivage profond et durable au sein de la haute hiérarchie chiite.
S'agissant du dossier nucléaire, M. Bernard Kouchner a estimé que les sanctions restaient d'actualité et qu'elles étaient ciblées et efficaces. Il a rappelé le soutien de la France aux propositions de dialogue formulées par le président Obama, bien que les autorités iraniennes semblent peu disposées à y répondre. Il a indiqué que la Russie considérait que la contestation des conditions de réélection de M. Ahmadinejad relevait de la politique intérieure iranienne (ce qui ne l'avait pas empêchée de souscrire au communiqué du G8 critiquant la répression), mais qu'elle restait préoccupée par le développement du programme nucléaire. Il a également précisé que, si les Iraniens ne faisaient pas rapidement mouvement dans le sens attendu par les Six, le Conseil de sécurité serait saisi d'un nouveau projet de résolution. Il a souligné l'importance de conserver un front uni avec la Russie sur cette question et a relevé la discrétion de la Chine.
En ce qui concerne l'Irak, le ministre des affaires étrangères et européennes a estimé qu'en dépit de progrès marqués, la stabilisation du pays ne pouvait être tenue pour acquise : la question de la répartition des ressources pétrolières n'est pas réglée, du fait des revendications kurdes ; les attentats, bien qu'en diminution, n'ont pas disparu ; les tensions entre communautés ne se sont pas apaisées, bien que leurs représentants cohabitent au sein des institutions nationales. Par ailleurs, les relations avec le Koweït sont affectées par la question des frontières et des personnes disparues lors de la première guerre du Golfe.
Le ministre a indiqué que la France entendait développer son implantation diplomatique en Irak comme en témoignait la multiplication des visites politiques de haut niveau dans les deux sens depuis le début de l'année. La France a ouvert un consulat à Erbil, prépare le renforcement de sa présence à Bagdad et songe à ouvrir un consulat à Bassorah.
Enfin, évoquant les autres pays de la région, le ministre s'est félicité de l'évolution positive des relations avec la Syrie. Celle-ci continue d'entretenir des liens très étroits et profonds avec l'Iran, mais elle est également en attente de dialogue avec d'autres partenaires. La Turquie joue de ce point de vue un rôle actif. Le ministre a également estimé que le bon déroulement des élections au Liban constituait un signe positif pour la région. Il a annoncé qu'il allait se rendre très bientôt au Liban pour saluer la réussite de ce processus électoral, parler avec toutes les composantes de la vie politique libanaise et soutenir la perspective de la formation d'un éventuel gouvernement d'union nationale.
S'agissant du Proche-Orient, quelques signes positifs de règlement sont apparus. Les solutions sont contenues dans l'initiative de paix arabe qui pourrait être reprise mais, dans le contexte actuel, le gouvernement israélien n'y est pas prêt.
Puis un débat s'est ouvert au sein de la commission.