Intervention de Jean-François Roubaud

Commission des affaires économiques — Réunion du 18 janvier 2006 : 1ère réunion
Entreprises — Audition de M. Jean-François Roubaud président de la confédération générale des petites et moyennes entreprises

Jean-François Roubaud, président de la CGPME :

En réponse, M. Jean-François Roubaud, observant qu'une récente enquête révélait que 80 % des chefs d'entreprise ne connaissaient pas la valeur de leur entreprise, a estimé que les deux obstacles à lever pour favoriser le développement des entreprises étaient le financement de leur croissance et les effets de seuil. En ce qui concerne le financement, il a fait état des difficultés des entrepreneurs à mobiliser des fonds et celles, plus spécifiques, des repreneurs, la reprise d'une entreprise interrompant souvent, pour quelque temps, sa croissance. S'agissant des seuils, il a souligné que les contraintes nouvelles résultant, par exemple, du passage de 49 à 50 salariés (34 obligations administratives nouvelles, coûts supplémentaires représentant 5,5 % de la masse salariale, règles de protection particulières pour 18 salariés, création du comité d'entreprise et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, transformation du mode de gestion de l'entreprise et temps devant être consacré aux diverses formalités par le chef d'entreprise...) pouvaient être rédhibitoires. Il a toutefois indiqué que, consciente de la nécessité de former les entrepreneurs à ces obligations, la CGPME venait de créer un « Institut de formation à la négociation sociale » ouvert à ses mandants.

Puis, rappelant que la confédération n'avait pas été favorable à la réforme de la « loi Galland », M. Jean-François Roubaud a exprimé sa crainte que la guerre des prix entre les distributeurs qu'elle a ouverte ne cause des dégâts collatéraux à l'encontre tant des fournisseurs des grandes enseignes, sur lesquels risquent de porter en dernière analyse les efforts demandés en termes de compression des marges, que du commerce de proximité, incapable de résister durablement à la diminution programmée du seuil de revente à perte et aux campagnes de promotion auxquelles pourra désormais se livrer encore plus facilement la grande distribution. Quant aux soldes, il a déclaré douter de l'opportunité de remettre en cause le dispositif actuel, dont le fonctionnement, clair, lisible et stable, lui paraît être favorable tant aux consommateurs qu'aux commerçants, lesquels peuvent ainsi écouler leurs stocks à dates fixes et connues à l'avance. Il a contesté la dérive tendant à confondre soldes et promotions qui, lui semble-t-il, ne peut être profitable qu'à la grande distribution et non au commerce de proximité.

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