En réponse, M. Jean-François Roubaud a tout d'abord contesté que les dirigeants des petites et moyennes entreprises soient la proie de la « sinistrose ». Puis, abordant la question des marges arrière, il a rappelé que leur développement pendant dix ans n'avait fait que manifester la recherche d'un équilibre des relations commerciales favorable à la grande distribution et aux centrales d'achat. Sans contester la nécessité de mettre un terme aux abus, il a précisé que la CGPME avait avant tout souhaité qu'un délai plus grand soit prévu pour parvenir à la suppression des marges arrière, la courte période de deux ans fixée par la « loi Dutreil II » lui semblant dangereuse pour la pérennité de certaines franges du petit commerce. Quant aux relations entre les fournisseurs et les distributeurs, il a indiqué qu'elles étaient en réalité différentes selon les enseignes, certaines n'entre elles ayant compris l'intérêt de favoriser un dialogue réel et équilibré avec les industriels et de soutenir les PME régionales.
S'agissant de la SBA, tout en convenant que la France avait presque cinquante ans de retard sur les Etats-Unis, il s'est félicité des progrès récents observés en matière de considération portées aux PME, dont chacun s'accorde à reconnaître l'importance primordiale en matière de création de richesses, d'emploi et de croissance, et de dispositifs particuliers créés en leur faveur. Quant à l'inadéquation de l'offre et de la demande d'emploi dans certaines branches et professions, il a considéré que, les responsabilités étant partagées, il convenait à la fois de changer les mentalités, de favoriser l'éducation des jeunes en leur ouvrant la possibilité de connaître assez tôt les entreprises de l'intérieur, et de rendre les métiers plus attractifs, comme les secteurs du bâtiment et de l'hôtellerie-restauration avaient entrepris de le faire depuis quelques années.
En ce qui concerne la TVA sociale, M. Jean-François Roubaud a considéré que si elle permettait de définir une assiette plus large, elle n'était toutefois pas en mesure, compte tenu des sommes en jeu, du rendement de la TVA et du niveau actuel du taux moyen de cette taxe, de permettre un basculement complet du financement de la protection sociale, puisque le taux maximal ne peut dépasser 25 %. Dès lors, elle ne pouvait faire figure de solution miracle. Enfin, en matière de soutiens à l'export, il a estimé que les outils d'accompagnement nationaux, renforcés par le récent plan défini par Mme Christine Lagarde, ministre déléguée au commerce extérieur, étaient satisfaisants et efficaces, mais qu'il était nécessaire que les chefs de PME soient incités à y recourir. A cet égard, il a suggéré que les collectivités territoriales investissent dans cette démarche, qui apparaît autant économique que culturelle, en favorisant la mise en place d'outils permettant de solliciter directement les entreprises de leur circonscription identifiées comme susceptibles d'être compétitives sur les marchés extérieurs.