En réponse, M. Jean-François Roubaud est tout d'abord convenu de l'importance qu'il y avait à clarifier et à équilibrer les relations entre les donneurs d'ordre et leurs sous-traitants, affirmant que cette réflexion allait constituer pour la CGPME un chantier prioritaire. A cet égard, il a rappelé le rôle du secteur du bâtiment, dans l'adoption d'une charte de bonne conduite en matière de respect des conditions de paiement et des autres dispositions contractuelles. S'agissant des marchés publics, il a précisé que la situation économique des années 2000-2001 avait conduit de nombreuses entreprises à se tourner vers les appels d'offres publics et à accepter de proposer des prix très faibles, parfois inférieurs à leurs coûts de production. Observant que si cette politique leur avait permis de passer ce cap conjoncturel difficile, il était évident qu'elle ne pouvait se poursuivre durablement et qu'aujourd'hui, face à la reprise de la demande privée, les prix publics demeuraient trop bas pour justifier de soumissionner aux marchés publics.
Puis, après avoir observé que de nombreux métiers avaient évolué et qu'ils proposaient aujourd'hui des salaires attractifs, souvent supérieurs à ceux de l'industrie, de bonnes conditions de travail et des possibilités réelles de progression, voire d'ascension sociale, il a souligné le rôle positif en matière de formation et d'apprentissage, précisant que la CGPME était un acteur majeur au travers de l'AGEFOS PME, et la forte ambition consistant à passer, au plan national et tous organismes de formation confondus, de 350.000 à 500.000 apprentis. A cet égard, tout en se déclarant favorable au principe du pré-apprentissage, il a insisté sur la nécessité de sécuriser les entreprises quant à la pérennité de la présence de leur apprenti.
Ayant exprimé son accord pour engager une réflexion sur les seuils de déclenchement des différentes obligations sociales, il est ensuite convenu qu'il fallait disposer d'éléments d'analyse plus approfondis pour vérifier la réalité de l'affirmation, aujourd'hui purement statistique, des 80.000 emplois nets nouveaux qu'aurait permis la création du CNE. Il a toutefois précisé que ce contrat était bel et bien un CDI et qu'il avait récemment obtenu de la Fédération bancaire française qu'elle le rappelle aux établissements bancaires pour ce qui concerne l'attribution de prêts.
En ce qui concerne la machine-outil, M. Jean-François Roubaud a ironiquement considéré que le secteur français n'était pas en retard mais en avance, puisqu'il avait disparu : pour expliquer la provocation, il a indiqué que la mondialisation conduisait inéluctablement à transférer dans les pays émergents à bas taux de salaire et niveau de protection sociale, tels la Chine et l'Inde, les productions à faible valeur ajoutée et intensives en main-d'oeuvre. Soulignant la nécessité pour les économies occidentales développées de se spécialiser dans les secteurs à forte valeur ajoutée, il s'est félicité de la mise en oeuvre des pôles de compétitivité qui témoigne, selon lui, d'une bonne réflexion et d'une approche positive de la mondialisation, en souhaitant toutefois que les PME y soient plus étroitement associées.