Amiral, je m'associe aux remerciements du président de Rohan.
J'adhère à l'image que vous avez utilisée pour caractériser notre situation actuelle. Nous sommes effectivement au milieu du gué dans la transformation de notre défense. C'est le moment le plus périlleux et il faut espérer qu'une soudaine montée des eaux -la crise économique- ne vienne pas tout emporter. Je voudrais néanmoins souligner que les difficultés qui sont devant nous ne constituent pas totalement une surprise. Nous avions depuis longtemps tiré la sonnette d'alarme. Il était évident que la loi de programmation en cours subirait les conséquences de la loi de programmation précédente, cette fameuse « bosse » financière dont le ministre de la défense, M. Hervé Morin, avait démontré l'ampleur dans l'état des lieux effectué à son arrivée. On nous avait assuré que cette bosse serait aplanie, mais on avait déjà pu se rendre compte, lors des travaux du Livre blanc, combien les marges étaient réduites et cet exercice difficile.
La Cour des Comptes a bien résumé la situation dans son rapport sur les perspectives des finances publiques publié il y a quelques jours : « en définitive, soit les crédits mis en place sont adaptés aux besoins des armées tels qu'ils sont exprimés aujourd'hui et un risque important pèse sur les finances publiques, soit l'horizon auquel les capacités opérationnelles seront atteintes est repoussé et des programmes lourds devront être remis en cause ».